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Adji, artiste-musicienne : « Il est véritablement temps que Black ait une rue en son nom »

C’est en 2022 que l’opinion a appris le mal dont elle souffrait, à savoir un cancer du sein, l’un des plus violents. C’en est suivie une chaine de solidarité initiée par des artistes, en vue de récolter des fonds pour sa prise en charge sanitaire. Après quelques mois de traitement et grâce aux prières des uns et des autres, Adjaratou Sanou alias « Adji », puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été guérie de ce mal. En tout cas, c’est une Adji en pleine en forme et toujours souriante que nous avons rencontrée le 2 octobre dernier au CENASA et qui fait des confidences dans cet entretien. Pour elle, il est temps que Black So Man, cet artiste dont elle a partagé la vie jusqu’à son décès, ait une rue qui porte son nom. Lisez plutôt !

Comment se porte Adji aujourd’hui ?

Je rends grâce à Dieu. Pour quelqu’un qui a traversé ce que j’ai traversé, et que les médecins viennent en fin de compte dire que je suis en rémission, c’est déjà la pleine forme même si derrière cela je dois me ménager et prendre toujours des médicaments. Donc, grâce à Dieu ça va.

C’est en 2022 que l’opinion a eu écho du mal qui vous rongeait à savoir, le cancer du sein. Quelle a été votre arme pour arriver à vaincre cette maladie dont l’espoir n’était pas permis pour beaucoup ?

D’aucuns ne vont pas me comprendre, mais ç’a été le Saint Esprit. L’esprit de Dieu m’a remplie d’une force surnaturelle, et je crois que les spirituels le comprendront, qui me faisait me sentir comme si j’avais un palu. Et pourtant en temps normal, être en train de traiter un cancer, c’est un autre niveau. Vraiment je rends grâce à Dieu parce qu’il m’a remplie de son Esprit et c’est l’arme que j’avais pour donner de la joie aux autres, pour garder le sourire jusqu’à la fin de la bataille.

Aujourd’hui, vous êtes guérie du cancer. Quel est le message que vous avez à adresser à ces femmes qui souffrent de cette maladie et aussi à celles qui sont bien portantes ?

Pour toutes ces femmes qui souffrent actuellement, je leur dis de rester attachées à Dieu, de s’accrocher de toutes leurs forces à Dieu. Dites au Dieu que vous servez que vous savez qu’il est fidèle, que les médecins vous soigneront mais lui, Dieu vous guérira. Et cela se fera par sa grâce. C’est celui sur qui, je me suis appuyée pendant ma période de maladie. Et c’est ce que je transferts à toutes les autres malades qui souffrent de quelque que cancer que ce soit.

Pour celles qui sont bien portantes, qu’elles sachent que pour la bataille contre le cancer, il faut faire le dépistage. Mes sœurs, mes filles, faisons le dépistage précoce qui prévient beaucoup de choses, cela évite de nombreux désagréments. Quand j’ai senti la boule, si j’avais fait le dépistage très précocement, je l’aurai vu bien parce que la boule avait une dimension de 7 cm, donc il valait mon poignet dans mon sein mais je ne le sentais pas.  Donc la première arme pour cette lutte, c’est le dépistage. J’ai décidé alors de me lancer dans la promotion de la santé qui est la prévention et le curatif.

L’arstiste musicienne Adji

Le 7 octobre prochain, nous organisons une campagne de dépistage du sein. Et pour celles qui seront dépistées positives, nous allons les accompagner concernant les analyses, les biopsies et aussi pourquoi pas les accompagner dans le curatif. L’image de l’artiste que je suis, c’est pour mener cette bataille pour la promotion de la santé. Nous ne prenons pas souvent le temps pour faire des checkings alors qu’il faut nécessairement le faire.

Il faut que les hommes aussi soit regardants car le cancer du sein ne concerne pas que les femmes, il y a aussi des hommes qui en font. Donc le 7 octobre 2023, j’invite toute la population de Ouagadougou et environnants à venir au CENASA à partir de 8h30 mn et ce jusqu’à 18h 00 pour les dépistages du cancer du sein et on va référer les malades du cancer du col de l’utérus à Bogodogo parce que le test y est gratuit.   En plus de cela, nous organiserons des concerts en vue de réunir des fonds pour venir en aide aux personnes qui seront dépistées positives afin d’accompagner leur traitement. Adji que je suis est la Adji du peuple car je l’ai constatée pendant ma période difficile à savoir la lutte contre la maladie du cancer de sein.

 Maintenant que Adji est guérie, peut-on s’attendre à la revoir sur scène bientôt ?

Bien sûr ! d’où les concerts en prévisions au profit des personnes vulnérables souffrant du cancer. Ce sera des concerts pour accompagner des prises en charge. Attendez-vous bientôt à voir Adji en tournées au Burkina, en Côte d’Ivoire, au Mali, dans le cadre de la lutte contre le cancer du sein.

On ne peut pas parler avec Adji sans parler de son défunt compagnon, Black So Man. Que faites-vous pour perpétuer la mémoire de ce grand artiste parti trop tôt ?

Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

C’est vraiment de donner mon image pour la cause. Chaque artiste musicien a une mission. Moi, par la grâce de Dieu, j’ai connu la mienne en 2022 en traversant cette période du cancer duquel Dieu m’a retirée. Je n’ai que pour mission de lutter aux côtés du ministère de la Santé pour accompagner la promotion de la santé par la prévention et les soins curatifs dans le cadre de la lutte contre le cancer du sein. Mais en plus de cela, je dois continuer à mener mes activités parce qu’au-delà de la musique, je donne des formations en termes de réalisation de films documentaires, en production audiovisuelle, etc.

Comment appréciez-vous l’évolution de la musique burkinabè aujourd’hui ?

Très positivement. La nouvelle génération est en train de monter en flèche avec des prestations de qualité. Il y a Miss Tanya que j’apprécie beaucoup. Si je ne cite pas d’autres noms, ce n’est pas parce que je ne les apprécie pas. Le nouveau visage du domaine artistique musical burkinabè aujourd’hui donne du baume au cœur. Je rends grâce pour la vie de tous mes collègues, que ce soit de l’ancienne ou de la nouvelle génération. Restons donc concentrés, c’est le Burkina qui gagne.

Quel est votre regard sur la politique culturelle ? Pensez-vous que les autorités font assez pour les artistes ?

 

Quel message avez-vous à adresser à vos milliers de fans au Burkina et à travers le monde ?

D’abord à mes fans femmes pour qui j’ai beaucoup chanté, je leur dis de toujours s’accrocher, d’être des combattantes pour leurs familles. La femme est le socle de beaucoup de choses car quand elle commence quelque chose, l’homme vient en appui. Les femmes doivent savoir qu’elles sont les fondations des bâtiments de leurs familles, pour celles qui ont des enfants ou pas. Pour celles qui n’en n’ont pas, je leur dis de penser à adopter pour le bien-être de leurs familles. Pour les fans hommes, je leur dis de chouchouter leurs femmes, de leur donner beaucoup d’amour et de les appuyer dans leur projet parce que quand une femme a son projet réalisé, c’est toute la nation qui a son projet réalisé. Aussi, je lance cet appel en disant à tout un chacun de faire attention à sa santé. Pensez à faire des checkings, des contrôles, cela est important car il vous permettra de rattraper du temps. Les dix mois que j’ai perdus en étant malade, je ne les aurais pas perdus si je faisais le checking correctement. En rémission contre le cancer, j’ai réussi parce que Dieu était à mes côtés, et parce que vous aussi mes fans, vous m’avez appuyée avec vos prières, et même financièrement. Je vous remercie et vous dis de faire attention à votre santé.

Entretien réalisé par Colette DRABO

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