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Odela La Ouanguette, artiste-musicienne burkinabè : « j’ai réalisé un clip dont le lancement aura lieu le 26 septembre prochain »

Elle est enseignante de formation mais aujourd’hui Attachée d’administration scolaire et universitaire (ASU), en poste à la Circonscription d’éducation de base (CEB) Ouaga 5. De la chorale à Pouytenga où elle chantait pour Dieu à l’enseignement, notre enseignante, malgré ses occupations, se trouve toujours un temps pour vivre sa passion : la musique. Les années passent et malgré l’absence de producteur (elle s’auto produit), elle continue son petit bonhomme de chemin. Mieux, cette passion pour la musique demeure intacte. A ce jour, elle totalise deux albums et 4 singles. Et se prépare pour la sortie de son 3e album, courant 2026. Il s’agit de Odela La Ouanguette, à l’état civil Odette Ouango qui est, l’invité l’invitée de actuburkina.net cette semaine dans sa rubrique « Vie de stars ». Dans ces lignes qui suivent, elle revient sur ses débuts, ses projets et annonce le lancement de son tout dernier clip prévu le 26 septembre prochain. Bref, voici un petit zoom sur notre invitée de cette semaine !

D’où vous est venu cet amour pour la musique ?

C’est une question de passion. Il faut dire que je chantais dans une chorale, à Pouytenga. Je suis enseignante et en 2007, j’ai été affectée à Pabré. Mais c’est en 2010-2011 que je suis venue à Ouagadougou, et j’enseignais précisément dans les écoles de Dassasgho (A, E, F). Lors d’une rentrée scolaire, un artiste burkinabè du nom de MYS, que je voyais à la télé, est venu inscrire son enfant. A chaque fois, il venait déposer son enfant et le chercher à la descente. Un soir, je l’ai approché et je lui ai fait comprendre que je voulais faire la musique comme lui. C’est là qu’il m’a fait comprendre que c’est un domaine qui n’est pas facile. Je lui ai répondu que j’en étais bien consciente mais j’allais essayer quand même. Il m’a taquinée en me disant de faire un akapella. Je lui demande alors ce qu’était un kapella. On s’est titillé et j’ai essayé de faire quelque chose. Et il me demande si c’était mes propres compositions ou des interprétations.  Je lui ai alors fait comprendre que j’avais une composition pour le moment. Il faut dire qu’en ce moment, les téléphones portables où on pouvait enregistrer les sons venaient de sortir. J’avais composé un son que j’ai enregistré dans mon téléphone. Et quand on m’appelait, c’est cette musique qui est la sonnerie de mon portable. C’était le seul son intitulé « Mon Dieu ». J’ai circulé à Ouagadougou pendant deux ans avec le même titre et quand il y avait des concerts, on me faisait faire les levées de rideaux puisque ma passion pour la musique me conduisait partout où il y avait des orchestres. Je m’y rendais et on me donnait l’occasion de chanter.

Quelle est votre discographie à l’heure actuelle ?

Mon premier album intitulé « Sougri », est sorti en 2014. J’ai eu l’inspiration dans ma classe, à travers la vie de certains de mes élèves. Pédagogiquement parlant, quand on est un bon enseignant, on doit avoir l’amour des enfants, connaitre chaque élève avec ses difficultés. J’ai souvent constaté qu’il y a des élèves physiquement présents en classe mais absents d’esprit. J’ai alors essayé de m’entretenir avec ces enfants, et on finish, j’ai constaté que pour la plupart, un manque de pardon à quelque part a conduit ces innocents dans cette situation. Soit l’enfant me disait que ses parents sont séparés, donc la maman est partie, ou soit que le papa a repris une nouvelle épouse et elle lui faisait vivre l’enfer, etc.  Et moi je me suis dit que s’il y avait eu un brin de pardon, ces enfants ne vivraient pas ce qu’ils traversaient en ces moments. Ces réalités m’ont inspirée et j’ai donné le titre « Sugri » à mon premier album. Pour moi, si un enfant a le courage de se lever chaque matin, traverser les routes avec tous les obstacles possibles pour se retrouver en classe, c’est dire quelque part qu’il a une certaine volonté. Mais les parent aussi doivent soutenir ensemble cette bonne volonté pour le bien de l’enfant.

A ce jour, j’ai deux albums sur le marché du disque. Le premier est composé de 6 titres, et le second 9 titres. A ces albums, il faut ajouter que j’ai 4 singles avec 4 clips également sur le marché.

Et comment se portent-ils sur le marché ?

Je rends grâce à Dieu. Je me demande si j’avais pu entamer la musique bien avant l’enseignement, si j’allais pouvoir tenir en classe.

Odela La Ouanguette

Justement, comment arrivez-vous à concilier vos fonctions d’enseignante et d’artiste-musicienne ?

En son temps, on ne travaillait pas les jeudis, les samedis soirs et les dimanches. Donc je profitais de ces temps pour vaquer à mes occupations musicales.

L’une n’a-t-elle pas pris le dessus sur l’autre ?

Pour dire vrai, la musique a voulu prendre le pas sur l’enseignement mais étant donné qu’elle fait partie de nos programmes, je pense avoir eu la chance et j’ai été comprise par mes autorités pédagogiques et administratives. Voilà pourquoi de la salle de classe, je suis retrouvée au bureau pour m’occuper des activités culturelles et sportives. Donc, c’est une suite logique.

Avez-vous déjà eu à faire des tournées ou des concerts à Ouaga et dans d’autres localités ?

Oui, j’ai fait des tournées dans plusieurs localités du Burkina. Et il y avait un festival à Abidjan, en Côte d’Ivoire auquel je prenais part chaque année, mais depuis la pandémie du COVID 19, ce festival n’a plus eu lieu. Sinon après le festival à Abidjan, je me retrouvais dans des villes de la Côte d’Ivoire pour prester mais depuis lors, ce festival a été interrompu.

 Un akapella de Odela La Ouanguette…

 

Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

Si tout va bien, j’ai réalisé un clip dont le lancement aura lieu le 26 septembre prochain. En plus de cela, je suis en plein travail pour la sortie de mon 3e album. Si tout va bien, ce serait probablement en 2026, parce qu’il faut dire que les « gombos » ne sont plus consistants, donc on va doucement. Aussi, je souligne que depuis que j’ai commencé la musique, je n’ai pas encore eu de producteur. Je m’auto-produit avec le peu de moyens que je gagne. Heureusement que j’ai un époux et des enfants qui me comprennent et me soutiennent.  Je sais que si j’avais eu la chance d’avoir un producteur, peut-être que je serai actuellement à mon 5e, 6e album. Il y a l’inspiration mais quand on n’a pas de moyens pour les traduire en chef d’œuvre, c’est difficile.

Un message à vos fans, au public burkinabè…

 

 Propos recueillis par Colette DRABO

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