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ORGANISATION DES ELECTIONS DANS UN CONTEXTE DE CRISE SECURITAIRE: le CGD mène  la réflexion sur les défis à relever

Le Burkina Faso,  à l’instar des autres pays, a célébré, le 15 septembre, la Journée internationale de la démocratie. A cet effet, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et son partenaire le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont saisi l’opportunité pour inviter l’opinion publique à une réflexion sur les grandes questions relatives à la démocratie burkinabè. « Les élections en contexte de crise sécuritaire. Comment relever les défis de l’inclusion et de la transparence ? », tel était le thème développé  par trois panélistes dans l’après-midi du 15 septembre 2020 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), à Ouagadougou. 

 L’année 2020 est pour le Burkina Faso une année électorale. Elections présidentielle et législatives auront lieu cette année, dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire. A la faveur de la Journée internationale de la démocratie, trois panélistes se sont penchés  sur le thème : « Les élections en contexte de crise sécuritaire. Comment relever les défis de l’inclusion et de la transparence ? », dans un dialogue démocratique avec les participants qui ont fait le déplacement à cet effet.  Le panéliste Tiguéni Ouédraogo, enseignant de droit à l’Université Thomas Sankara, a, dans sa communication, mis en avant le rôle prépondérant du Conseil constitutionnel dans la crédibilité du processus électoral. En amont, il considère que c’est le Conseil constitutionnel qui, au regard du code électoral et des dossiers qui lui ont été soumis,  déclare les candidats remplissant les conditions d’éligibilité. Et en aval,  affirme-t- il, c’est ce même Conseil constitutionnel qui proclame les résultats définitifs. « C’est du rôle du conseil constitutionnel de purifier les résultats issus des scrutins afin de s’assurer que ce sont des résultats assortis de toute irrégularité », a indiqué le professeur de droit.

L’inclusivité des élections,  selon Tiguéni Ouédraogo,  relève de la Commission électorale national indépendante (CENI) qui devrait tout mettre en œuvre pour inscrire des listes électorales fiables, les personnes remplissant les conditions pour être électeur et cela dans toutes les zones du pays sans exclusive. La question des parrainages des candidats aux élections n’a pas été occultée. M. Ouédraogo a estimé que ces parrainages  ne sont pas mauvais en soi. Cependant,  il a relevé l’inconvénient que certains parrains « marchandent » leurs parrainages avec les différents candidats. Toute chose qui ne favorise pas à son sens le jeu démocratique.

Le Professeur Augustin Loada, constitutionaliste, a,  à son tour,  indiqué que les élections ne servent pas seulement à désigner des dirigeants d’une nation. Elles ont aussi pour fonction de redevabilité. En effet, pour Pr Loada, il faut éduquer le peuple afin qu’il comprenne le rôle et le sens des élections dans un Etat. « En démocratie il ne faut pas organiser des élections pour des élections », a-t-il déclaré. Les élections, à son avis,  doivent d’abord remplir un certain nombre de critères pour qu’elles soient reconnues comme de nature à contribuer à la construction de la démocratie et de l’Etat-nation. Pour ce qui est de l’inclusivité, le constitutionnaliste  a fait remarquer que ce n’est pas parce le pays vit dans une situation de précarité au plan sécuritaire qu’il ne faut pas organiser des élections répondant au standard voulu par les Etats démocratiques. « La crise sécuritaire et sanitaire ne sauraient être un prétexte pour une démocratie biaisée », a-t-il laissé entendre. Augustin Loada a loué le courage et l’abnégation des Forces de défense et de sécurité pour leur travail au quotidien,  tout en les interpellant sur le devoir régalien de sécurisation du territoire national pour des élections apaisées et sécurisées.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

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