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Zone non lotie de Nagrin à Ouagadougou : Des blessés enregistrés après une nuit cauchemardesque

La   nuit du 8 janvier 2022 a été très mouvementée pour les populations de la zone non lotie de Nagrin, à Ouagadougou. Pour cause, une altercation intervenue le 7 janvier pour une affaire de fesses impliquant un militaire qui aurait été poignardé, a provoqué la furie de ses pairs qui ont fait une descente dans ledit quartier pour venger leur camarade. Ce sont des populations très remontées contre leurs agresseurs, que nous avons rencontrées dans la matinée de ce 9 janvier, au lendemain des faits. 

« La nuit a été un cauchemar pour nous. Nous n’étions au courant de rien quand des militaires ont fait irruption dans le quartier nous frappant à l’aveuglette. Ils frappaient tous ceux qu’ils croisaient sur leur chemin. Vieux, jeunes, enfants n’ont pas été échappés à la furie de ces militaires. Mais nous n’accepterons plus cela de la part des militaires ». Ces propos sont de Ali Bonkoungou, un habitant de la zone non lotie de Nagrin que nous avons rencontré dans la matinée de ce 9 janvier.

Ali Bonkoungou

Selon les témoignages d’un autre habitant qui a requis l’anonymat, bien avant cette descente musclée des militaires, une altercation aurait eu lieu dans un maquis le 7 janvier. Une serveuse se serait rendue, à l’en croire, dans les toilettes pour se soulager lorsqu’elle sera suivie par un homme qui voulait la violer. Cette dernière se mit alors à crier. L’un des gérants se rendit alors dans les toilettes pour secourir la jeune fille. Une altercation éclate entre ce gérant et le présumé « violeur » qui, selon les dires, aurait sorti un objet pour gazer le gérant. Alertés, les jeunes présents dans ledit maquis vont s’en prendre à l’homme qui a été poignardé par la suite par ces derniers. C’est plus tard alors qu’ils découvriront que l’homme en question était un militaire.

Adama Compaoré

 

Pour venger leur frère d’armes, des militaires, au nombre d’une soixantaine, selon Adama Compaoré, un habitant du quartier, vont faire une descente musclée aux environs de 20h. Nul n’échappait à leur désir de vengeance. En tout cas, ce n’est pas Adama Compaoré, le sexagénaire, qui dira le contraire puisqu’il a reçu des coups de ceinturons. « J’avais donné mon téléphone pour le mettre en charge dans une boutique. Vers 20h, je m’y suis rendu pour le prendre. A ma grande surprise, je reçois un coup dans le dos. Je me retourne et je constate que ce sont des militaires. J’ai fui pour aller me réfugier chez une vieille. Moi je dis que cela est l’œuvre de malheureux. Si ton enfant te porte main, c’est que c’est un malheureux. Depuis que je suis né, je n’ai jamais mis pied dans un maquis. Mais pourquoi je dois subir les bagarres de maquis? », s’interroge le vieux Compaoré. « Le rôle des militaires est de nous protéger mais s’ils s’en prennent à leur pères, mères, frères et sœurs, c’est que ce sont des malheureux », a-t-il laissé entendre.

Une blessée après la descente musclée des militaires

Gilbert Nikiéma, un jeune d’une trentaine d’années, nous raconte sa mésaventure avec l’œil droit complètement enflé. « Je regardais un match de football dans un maquis quand j’ai reçu un coup. C’était autour de 20h20mn. Surpris de me retrouver en face d’un militaire, je   demande s’il y avait un couvre-feu dont je n’étais pas informé. C’est ainsi qu’ils me disent de courir.  J’ai dit que je n’allais pas fuir puisque les coups de ceinturons pleuvaient sur moi.  J’étais blessé et ils sont partis me laisser », a relaté  Gilbert Nikiéma. A son avis, cet acte des militaires est à condamner avec la dernière énergie.

Gilbert Nikéma blessé à l’oeil

A en croire Abdoul Salam Bilgo, une descente des militaires a été annoncée pour ce 9 janvier 2023, dans la soirée mais il prévient en ces termes : « Nous avons appris qu’ils allaient revenir mais nous les mettons en garde, si jamais ils reviennent, ils nous croiseront sur leur chemin. Il y a eu trop de dégâts suite à cette affaire. Des innocents ont été blessés, des motos sont perdues, nous n’allons plus nous laisser faire. Nous sommes prêts et nous les attendons de pieds fermes ».

Ici, l’enlèvement des motos des militaires calcinées

A notre arrivée aux environs de 9h30mn, un conducteur de tricycle procédait à l’enlèvement des motos calcinées des militaires, par les populations en furie.

Colette DRABO

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