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VOTE PAR TEMOIGNAGE A LA PRESIDENTIELLE NIGERIENNE : A fraudeur, fraudeur et demi !  

 

La Coalition pour l’alternance 2016 (COPA 2016), un regroupement d’opposants formé pour faire barrage au président sortant, Mahamadou Issoufou, a marqué son refus formel, au principe du « vote par témoignage », pour le scrutin du 21 février prochain. Qualifiant la procédure de « sinistre dessein », la COPA a appelé ses militants, dans une déclaration, à rejeter le principe. Cette attitude de l’opposition nigérienne est d’emblée compréhensive car le principe en lui-même pose, en effet, problème. Quand on sait que, sous nos cieux, la fraude électorale est monnaie courante, le vote par témoignage peut ouvrir la voie à toutes sortes de dérives. Ce, d’autant plus que les témoins sont, le plus souvent, des personnalités morales qui, quoi qu’on dise, peuvent influencer le vote de leurs filleuls.

Il y a lieu de craindre une crise postélectorale

Dans le contexte nigérien où ce sont près d’un million d’électeurs qui sont appelés à voter par témoignage, il y a vraiment de quoi s’inquiéter car, ce chiffre seul suffit pour élire un président. Toutefois, cette pratique ne date pas d’aujourd’hui. C’est une pratique vieille de près de 20 ans. Pourquoi donc la récuser maintenant ? En accusant le pouvoir en place de vouloir frauder à travers le vote par témoignage et de réussir son « coup K.-O. », à quelques jours du scrutin, l’opposition ne joue pas franc-jeu. En effet, on se souvient qu’à une date récente, cette même opposition avait exigé et obtenu l’audit du fichier électoral qui, par la suite, a été passé au peigne fin par les experts de l’Organisation internationale de la francophonie. Pourquoi, n’a-t-elle donc pas eu cette même présence d’esprit de demander l’annulation du vote par témoignage à ce moment ? En tout état de cause, l’attitude de Mahamane Ousmane et ses camarades manque de lisibilité d’autant plus qu’eux-mêmes ont profité, de par le passé, de ce « vote par témoignage ». En tout cas, à l’allure où vont les choses, il y a lieu de craindre une crise postélectorale avec son traditionnel lot de violences. Le mieux, c’est d’aller aux élections, quitte à régler la question du vote par témoignage, plus tard.

Adama SIGUE

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