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VICTOIRE DE DEBY A LA PRESIDENTIELLE : Que fera maintenant l’opposition ?

Le président tchadien, Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 26 ans, a été  réélu dès le premier  tour de la présidentielle avec 61,56% des suffrages exprimés. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a proclamé les résultats, les a transmis au Conseil constitutionnel qui devra les rendre officiels et définitifs d’ici le 8 mai prochain. Or, l’opposition avait prévenu qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats du scrutin en cas de victoire dès le premier tour du président sortant et avait même menacé de mettre en place un gouvernement parallèle à celui que Idriss Deby formerait après la proclamation définitive des résultats. On se souvient que le candidat sortant avait donné l’impression qu’il savait déjà qu’il serait réélu au terme du premier tour du scrutin, puisqu’il avait appelé les opposants à reconnaître les résultats qui sortiraient des urnes. Toute chose qui pourrait donner raison à l’opposition, qui est fondée à croire que les résultats  du scrutin ont été fabriqués à l’avance. C’est sans doute pour cela que Deby pourrait pencher plus pour le dialogue que pour la répression, bien conscient du danger auquel il s’exposerait s’il optait pour la manière forte. Il pourrait donc choisir de manier la carotte plutôt que le bâton, pour ne pas prendre le risque de se faire chasser du pouvoir par une jeunesse de plus en plus éclairée et exigeante. Deby va-t-il, jusqu’au bout,  s’inscrire dans la logique du dialogue pour aller vers une ouverture, question d’aboutir à une sorte de modus vivendi avec l’opposition ? Cela aurait, en tout cas, le mérite d’éviter le chaos au Tchad à un moment où les terroristes écument la sous-région. Car, un  Tchad déréglé,  qui fait frontière avec la Libye, peut  devenir une cible de prédilection pour les terroristes ou autres groupes rebelles de Libye.

L’opposition cherche plutôt à donner mauvaise conscience au dictateur

Cela dit, l’Opposition, dans sa volonté de former  un gouvernement parallèle, a-t-elle des chances de parvenir à ses fins ? Rien n’est moins sûr. Cela d’autant plus qu’il n’existe pas une union sacrée en son sein. La seconde raison est liée au fait qu’il faudra bien lui trouver les moyens d’une telle ambition. Les a-t-elle vraiment? On peut en douter dans la mesure où après tout, on est d’abord au pays du dictateur Deby. Ensuite, l’expérience a montré que ce genre d’initiatives a toujours été voué à l’échec. On se souvient des cas du Gabon (shadow cabinet de André Mba Obame) et de la RDC (gouvernement parallèle de Etienne Tshisekedi). Au total,  on peut croire que, dans sa posture actuelle, l’opposition cherche plutôt à donner mauvaise conscience au dictateur en amplifiant le bruit autour de sa réélection. Trop tard, pourrait-on dire ! Deby ne reculera pas après avoir « empoigné » son 5e mandat. Le combat de l’opposition aurait été plutôt de faire échec à la candidature de Deby pour cet énième mandat. En tout cas, la grande interrogation reste ceci : la situation va-t-elle évoluer vers la répression ou le compromis ?  Et que fera l’opposition face au vieux renard tchadien ? Les jours à venir nous le diront.

Lonsani SANOGO

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