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Transparence des dépenses publiques : l’Etat invité à mettre en place un dispositif clair pour une participation des citoyens

Dans le cadre du “ Projet renforcement des bonnes pratiques et la mobilisation citoyenne en faveur de politiques adaptées à la réduction des inégalités au Sahel”, le Centre d’étude et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP), avec l’accompagnement d’Oxfam Burkina, a conduit une enquête de satisfaction sur les dépenses publiques de 2020 à 2023. Il s’est agi de questionner les populations, principales contributrices au budget de l’Etat et bénéficiaires des actions de développement, l’impact des dépenses publiques sur leur quotidien. Les résultats de l’étude ont été présentés au cours d’un atelier, le 27 juin 2024, à la Maison de la femme de Ouagadougou en vue de recueillir les amendements des participants pour la production du document final.  

On ne peut faire le bonheur de quelqu’un sans qu’il ne soit associé”. Cet adage bien populaire s’applique aux politiques de développement qui défissent les actions devant être réalisées au profit des populations, lesquelles ne peuvent être exécutées qu’à travers les dépenses publiques. Ainsi, les populations pour qui les dépenses publiques sont effectuées à travers l’exécution des politiques publiques, ont-elles l’information sur ces dépenses publiques et sont-elles associées à la définition des actions sur le terrain ?  C’est dans le but d’avoir le regard de la société civile sur la question que le CERA-FP a conduit une étude dont l’objectif était de demander à la population, bénéficiaire des dépenses publiques à travers l’exécution des politiques publiques, quelle appréciation elle porte sur l’impact ou l’effet de ces dépenses publiques sur son vécu quotidien. Des résultats, il ressort que pour ce qui est de la transparence budgétaire, des efforts sont faits mais restent à être renforcés. “ Les résultats montrent que nous avons d’abord un cadre juridique normatif et bien défini, qui est aussi robuste et désormais tourné vers la modernisation et la gestion axée sur la performance. Ce qui veut dire que c’est un cadre juridique qui normalement doit permettre à l’Etat d’avoir des résultats concrets sur le terrain en termes de dépenses publiques. Aussi, au-delà, nous avons voulu savoir si les populations ont l’information par rapport à ces dépenses publiques et si elles sont associées à la définition des actions sur le terrain.  Pour ce qui est de la transparence budgétaire, il faut dire qu’elle est encore à renforcer. Des efforts sont faits mais ils doivent être renforcés.  Toutes les évaluations montrent que le Burkina met à la disposition du citoyen des informations minimales, ce qui ne permet pas au citoyen de contribuer, que ce soit sur le plan fiscal ou sur le plan de la proposition d’actions conformément à ses besoins”, a expliqué le secrétaire exécutif du CERA-FP, Hermann Doanio.

Pour le secrétaire exécutif du CERA-FP, Hermann Doanio, l’état doit   travailler à associer la population pour qu’elle puisse dire ce dont elle a besoin.

 

Mais pas que ! “ L’autre aspect est que nous n’avons pratiquement pas de dispositif, de mécanisme clair pour appeler à la participation du public. Ce qui veut dire que nous avons “des politiques qui peuvent être prises en otages par un groupe qu’on peut appeler le gouvernement. Nous ne disons pas que c’est voulu, mais il faut  travailler à associer cette population pour qu’elle puisse dire ce dont elle a besoin.  L’autre aspect également questionné est qu’aujourd’hui, avec l’engagement des plus hautes autorités, nous constatons que les gens sont assez satisfaits des réalisations de l’Etat. Quand nous avons fait la perception sur la qualité des livrables, nous nous sommes rendu compte que pour ce qui est des acquisitions, il y a des efforts à faire mais pour ce qui est des réalisations d’investissements (infrastructures routières et autres), les populations sont très satisfaites. Par rapport aux ministères concernés notamment ceux en charge de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et de l’eau et l’assainissement, il ressort globalement que les populations sont moyennement satisfaites. Pour preuve, elles disent qu’il y a une certaine opacité dans la gestion des dépenses publiques…parce qu’il n’y a pas de mécanisme clair par rapport à la participation citoyenne et aussi que les différentes actions définies qui contribuent à l’amélioration de leur vécu quotidien, ne sont pas souvent mises en œuvre de la bonne manière”, a ajouté M. Doanio.

 

Le CERA-FP a formulé plusieurs recommandations tant à l’endroit du gouvernement que des OSC

 

Au regard de la situation, l’étude a formulé des recommandations tant à l’endroit du gouvernement que des Organisations de la société civile. Ainsi, il a demandé à l’Etat de renforcer la transparence budgétaire, d’alléger des procédures surtout pour les dépenses ou actions urgentes concernant certains secteurs sociaux, comme la sécurité, la santé et l’éducation, de définir des mécanismes clairs pour que les populations puissent participer à la gestion de la chose publique.

Les OSC, quant à elles, ont été invitées à continuer la veille citoyenne et à s’inscrire dans une logique constructive pour faire des propositions alternatives au gouvernement, à l’Etat tout entier pour une amélioration de la qualité des dépenses publiques, revendiquer une plus grande transparence et participation citoyenne au processus budgétaire et à faire le contrôle citoyen de l’action publique et des dépenses publiques surtout en termes d’exécutions.

Colette DRABO

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