Des ministres du gouvernement qui arrivent au palais de Kosyam à 9 heures pour l’hebdomadaire Conseil des ministres et qui, une heure après, regagnent leurs bureaux sans avoir pu tenir conseil avec leur Premier ministre pour raison d’absence de ce dernier, il faut reconnaître que c’est inhabituel au Faso. D’autant plus inhabituel, voire surprenant que, de toute la journée d’hier, rien, officiellement, ne filtrera de ce raté pour informer le citoyen.
D’autant plus inhabituel que le Premier ministre Isaac Zida sera, jusqu’aux premières heures de l’après- midi, aux abonnés absents, aussi bien à la primature, au palais de Kosyam qu’à sa résidence. Pour une bonne partie de la journée, le centre de gravité du pouvoir semble s’être déplacé au palais royal du Mogho Naaba où s’était rendu le Premier ministre.
Ce n’est pas le parfait amour entre le Régiment de sécurité présidentielle et le Premier ministre
Que se passe-t-il donc, en ce jour mémorable du 3 février 2015 où assurément, les mouettes semblent voler très bas, suscitant peur, inquiétude et interrogations diverses, aussi bien dans la faune politique que chez les citoyens de la capitale ?
La transition serait-elle prise dans l’engrenage de ses propres contradictions ? On sait que ce n’est pas le parfait amour entre le Régiment de sécurité présidentielle le RSP (gardien du temple de l’ex-président Blaise Compaoré) et le Premier ministre Isaac Zida qui avait déjà manifesté son désir de dissoudre cette entité surarmée et qui se vit contraint de faire marche arrière. Ceci expliquerait-il, d’une manière ou d’une autre, ce que l’on a vu et senti hier ? Les jours à venir livreront sans aucun doute quelques secrets sur ce que l’on pourrait qualifier de premier vrai couac de la transition.
« Le Pays »