Le candidat Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf vient d’être élu président de la Commission africaine de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, ce samedi après-midi 15 février. Il l’a emporté au 7ᵉ tour avec 33 voix sur 49. L’actuel ministre des Affaires étrangères du président djiboutien succèdera au Tchadien Moussa Faki Mahamat dont le second mandat à la tête de l’organisation s’achève le 15 mars prochain.
L’homme politique âgé de 59 ans a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères de Djibouti pendant près de 20 ans.
La victoire djiboutienne n’a pas surpris les fins connaisseurs de l’Union africaine. Ces derniers jours, en coulisses, beaucoup de diplomates vantaient sa compétence, sa maitrise des dossiers et sa connaissance de l’institution. Des qualités essentielles à l’heure où l’Union africaine traverse une crise de son leadership. Beaucoup à l’inverse émettaient des doutes vis-à-vis du profil très politique de Raila Odinga, alors même que les chefs d’État africains sont connus pour se méfier des fortes personnalités capables de leur tenir tête pour diriger la commission.
Décrit comme un homme droit et rigoureux, mais aussi dynamique par ses proches, Mahamud Ali Youssouf n’aspire pas à devenir un chef d’État, et présente donc un profil plus neutre, dédié à sa mission, davantage qu’à ses ambitions personnelles.
Le chef de la diplomatie djiboutienne a su montrer son engagement au sein de l’organisation est-africaine Igad pour résoudre le conflit au Soudan, un dossier qu’il connait bien. En juillet 2024, il avait présidé la retraite des médiateurs en préparation de pourparlers. L’événement avait réuni les représentants de l’Igad, de l’Union africaine a, de l’ONU et de l’Union européenne, ainsi que de nombreux États du monde entier. Il a su s’y forger une image de négociateur crédible sur la scène mondiale. Sa responsabilité est immense pour les quatre prochaines années. Il aura pour mission de redonner à l’UA une crédibilité bien entamée sur un continent secoué par les conflits.
RFI, Africanews