Les Etats-Unis viennent de geler les avoirs de deux généraux congolais pour « avoir été engagés dans des actions qui ont sapé le processus démocratique en RDC et réprimé les libertés et droits politiques des Congolais, risquant de répandre l’instabilité dans le pays et plus spécialement dans la région des Grands Lacs ». Le général Amisi Kumba est accusé d’avoir commandé les forces armées pendant la répression de manifestations politiques, notamment à Kinshasa, particulièrement en janvier 2015 où la répression a été féroce. Il est reproché au général Numbi, les manœuvres d’intimidation utilisées en période électorale, en mars, afin d’assurer la victoire des candidats affiliés au parti du président Kabila. Il avait menacé de tuer ceux des autres partis qui refuseraient de se retirer volontairement, précise le Trésor américain. Les généraux ont-ils des avoirs à l’étranger? La sanction aurait visé toute l’armée congolaise qu’elle aurait produit plus d’effets que la sanction de chefs militaires, fussent-ils des généraux. L’Occident aurait dû décider d’un embargo sur les armes par exemple, ce qui, d’une façon ou d’une autre, aurait eu un effet sur le régime. Quand on sait la dictature crasse dont fait montre le pouvoir congolais vis-à-vis du peuple, il y a lieu d’étendre la sanction économique aux dignitaires du système pour que ces sanctions produisent leurs effets.
Les pays africains ne devraient pas rester silencieux face au drame congolais
A voir les Occidentaux évacuer leurs ressortissants de ce pays, on mesure jusqu’à quel point la situation reste explosive. Les sanctions prises paraissent bien molles, au regard de la gravité de la situation, et n’empêcheront pas le dictateur congolais de dormir. Certes, beaucoup d’intérêts sont en jeu dans les relations entre Etats, mais si l’Occident veut faire rendre gorge au pouvoir de Kinshasa, comme certains le pensent, il doit aller jusqu’au rappel des ambassadeurs en poste voire la fermeture des ambassades et consulats occidentaux sur place, pour amener Kabila et ses affidés à respecter la Constitution en terme de gouvernance démocratique. La menace de poursuivre les dignitaires de la RDC devant la Cour pénale internationale, est une des options qui pourraient assagir les prédateurs congolais des libertés et des droits civils. On peut déjà dire que c’est à l’honneur des puissances occidentales, d’avoir agi, même si ce qui est fait pour le moment ressemble à des mesurettes. Quid des pays africains qui sont restés jusque-là muets devant les lubies du roi Joseph ? Même l’organisation continentale qu’est l’Union africaine, n’a rien pris comme sanction. Les pays africains ne devraient pas rester silencieux face au drame congolais. L’on attend donc de voir après ces premières sanctions venues d’Occident, la suite des événements.
Lonsani SANOGO