ActuBurkina
A la une Politique

Situation nationale : « le Burkina Faso ne va jamais négocier avec les terroriste » estime le Premier ministre M. Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla

Le chef du gouvernement Burkinabè Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla s’est prêté de faire le point sur la situation nationale à la représentation nationale. Un exposé au cours duquel, le chef de l’exécutif a estimé que « le Burkina Faso ne va jamais négocier avec les terroristes ». Et c’est ce 30 mai 2023 que cet exposé a été fait à l’Assemblée Législative de Transition à Ouagadougou.

Après la déclaration de sa politique générale il y’a six mois, le chef du gouvernement était face aux représentant de la nation à l’Assemblée Nationale de Transition (ALT) ce mardi 30 mai 2023 pour le faire le point de la situation nationale. En effet, sur la lutte contre la sécurité, le chef du gouvernement a présenté une situation reluisante grâce à une réorganisation de l’armée et de l’acquisition des équipements. « La victoire contre les bandits armés qui infestent le pays ne pouvait se faire sans une réorganisation des forces de défense et de sécurité, et sans l’acquisition des équipements adéquats, non seulement contre les bandits armés, mais aussi contre tous ceux qui s’avèreraient être leurs soutiens, à quelque niveau que ce soit » a-t-il martelé. « Nous avons procédé ; a-t-il poursuivi, au recrutement de six mille (6 000) soldats, et de cinq mille (5 000) autres en cours actuellement. Il a enfin été procédé au recrutement de cinquante mille (50 000) volontaires pour la défense de la patrie (V.D.P.) ». Et pour un meilleur maillage du territoire, il a été créé six bataillons d’intervention rapide (B.I.R.), six légions de gendarmerie, deux nouvelles bases aériennes.

Pour l’acquisition des équipements militaires, le pays a été confrontés à la réalité des faits. A estimé M. Kyelem de Tambèla, et de faire savoir « que des partenaires qui, pourtant, font des affaires au Burkina Faso, ont refusé de nous vendre des armes, pire, certains partenaires ont même dissuadé d’autres de le faire ».

Ousmane Bougouma, Président de l’Assemblée Législative de Transition

Sur la possible négociation avec les groupes terroristes, le Premier ministre s’est voulu on ne peut plus clair :« le Burkina Faso ne va jamais négocier avec les terroriste ». C’était l’occasion pour le chef du gouvernement de saluer le partenariat fructueux avec le voisin Malien qui n’a pas lésiné pour venir en aide au Burkina Faso dans quête d’équipement militaires. A l’attendre, la diversification des partenariats a permis le renforcement des relations avec la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran, la Corée du Nord, le Venezuela. Il s’est voulu plus précis, « quand le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé au pouvoir, il s’est trouvé confronté à la réalité. Il n’est pas exagéré de dire que le pays n’avait pas une armée digne des défis du moment ». Il s’agit maintenant de constituer une vraie armée avec des unités combattantes organisées, composées d’éléments qui se connaissent, qui connaissent les forces et les faiblesses des uns et des autres, qui savent à quel moment on peut avoir recours à un tel plutôt qu’à tel autre, a-t-il ajouté. Et d’estimer « que la machine est déjà en marche et la peur a changé de camp ».

Pour l’équipement et la prise en charge des VDP, il a été mis en place un Fonds de soutien patriotique (F.S.P.). À ce jour, les sommes réunies dans ce fonds s’élèvent à plus de dix milliards F CFA a fait remarquer le Premier Ministre avant d’inviter les Burkinabè à s’approprier ce fonds qui peut être l’un des leviers de notre volonté. Quant au projet de fédéralisme, le Premier ministre a déclaré ceci : « Nous pensons donc, qu’au-delàs de la simple coopération entre États, qui est fonction des humeurs des chefs d’État et des régimes en place, il nous faut oser inventer un autre avenir pour la postérité, en engageant un processus de fédération avec le Mali, et la Guinée ».

Une vue des députés présents

Outre la sécurité et la diplomatie, la crise humanitaire était également au centre de l’exposé du premier ministre. Il a fait savoir que des centres de santés, des écoles, des récoltes ont été brûlés, saccagés, pillés et ces exilés connus sous le nom de personnes déplacées internes (P.D.I.), sont pris en charge progressivement, du mieux que l’on puisse, par le Gouvernement et ses partenaires, mais aussi, il faut le souligner, avec l’appui des fils et filles du pays qui ne cessent de faire des dons pour leurs frères et sœurs déplacés. Grâce aux efforts consentis, selon un décompte non exhaustif, à la date du 23 mai 2023, plus de 20 457 ménages, comprenant plus de 125 227 personnes, sont retournés dans leur localité, a révélé le chef de l’exécutif. A l’en croire, des localités comme Djibo, Solhan, Sébba, Seytenga, Sollé, Kalsaka, Kelbo, Bourzanga ont été ravitaillées en produit de première nécessité. Et pour occuper ces déplacés internes, un plan opérationnel d’appui à la campagne sèche 2022-2023, d’un coût global de plus de Onze milliards F CFA a été mise en place. En suis de cela, plusieurs projets agricoles sont en cours pour cette saison au profit des PDI, des populations hôtes à l’instar du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, d’un coût de Deux cent trente-huit (238) milliards F CFA, le plan de stabilisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori, qui, selon le Premier ministre « ont permis de doter les communautés d’ouvrage d’adduction d’eau potable, d’assainissement, de formations sanitaires, et de financer des micro-projets agro-pastoraux des jeunes et femmes déplacés internes ».

Au plan éducatif, il a préconisé la réforme du système éducatif au modèle de société qui nous convient. Pour ce qui est de la justice, le palais de justice de Bobo-Dioulasso qui avait été saccagé lors de l’insurrection populaire de 2014 est en réfection, a-t-il avancé. La bonne gouvernance est en ligne de mire de son gouvernement et plusieurs luttes pour la bonne gouvernance et contre la corruption sont engagées. Dans le domaine de la santé, la réouverture du centre de radiothérapie qui avait été fermé pour des motifs est désormais effective. Il y est prévu la gratuité des soins pour une catégorie de malades, a renchéri le chef de l’exécutif. La construction de l’hôpital de référence de Bobo-Dioulasso est entamée avec les partenaires chinois et le financement de la construction de l’hôpital de Gaoua est acquis, et celui de Fada N’Gourma est en phase d’être bouclé, confie-t-il. Au niveau des infrastructures routières, outre les travaux de réhabilitation ou de bitumage en cours ou déjà réalisés, un maillage du territoire en routes bitumées est en projet avancé. L’objectif est de rendre tous les centres importants accessibles pour faciliter la circulation des biens et des personnes. « Il sera question pour nous de faire du bitume en multicouches capables de résister au temps ». A-t-il expliqué. Et de révéler que plusieurs projets de bitumage sont en cours. Dans le domaine des transports, l’étude du projet de chemin de fer Bobo Dioulasso-Sikasso est engagée, ainsi que d’autres lignes à travers le pays. A-t-il dit. Et de se réjouir du fonctionnement 24h24 de l’aéroport de Bobo Dioulasso qui répond aux normes internationales. A l’écouter, le port du Faso dan fani et le Kokodonda sera une priorité de son gouvernement afin d’encourager la production locale, les artisans et les créateurs. En matière immobilière, une loi sur la promotion immobilière est en discussion au niveau de l’Assemblée, a ajouté, le locataire du palais de Koulouba. « Dans les ressources minières, le Gouvernement a déjà facilité l’implantation d’une unité de transformation sur place des déchets miniers, appelés charbon fin. L’objectif à court terme est de construire une raffinerie d’or afin que l’or extrait puisse être traité sur place », a martelé le Premier ministre.  Pour l’employabilité des jeunes, l’un des faits marquants est la création de l’Agence pour la promotion de l’entreprenariat communautaire (A.P.E.C.) qui propose un mécanisme de financement basé sur l’actionnariat populaire, pour pallier les défaillances du système financier, et contribuer à développer des unités de transformation des produits locaux. Des réformes portant mesures d’incitations fiscales et douanières, au profit des petites et moyennes entreprises (P.M.E.), sont également en cours. Ces mesures permettront, entre autres, d’inciter à la création d’entreprises, à la formalisation des entreprises, à l’auto-emploi des jeunes et la création d’emploi. Et le chef du gouvernement d’estimer la question de la réconciliation nationale « que la vraie réconciliation nationale c’est celle qui consiste à réconcilier la société avec elle ».  Et de faire savoir qu’un Comité interministériel a été mis en place le 16 mai dernier pour examiner spécifiquement le problème de la réconciliation sous l’angle strictement politique. Une certaine somme a été dégagée pour l’indemnisation des victimes des violences politiques. Rendez-vous est donc pris dans six mois, pour un nouvel exposé sur la situation nationale.

 Adama NIKIEMA (stagiaire)

 

 

Nommer le 19 novembre 2022

Articles similaires

CSC : bientôt les états généraux de la communication et des médias

ActuBurkina

COMPTE RENDU DU CONSEIL DES MINISTRES DU 1er   FEVRIER 2019

ActuBurkina

HCRUN : le président Benoit Kambou a démissionné

ActuBurkina

Laisser un Commentaire

ACTUBURKINA

GRATUIT
VOIR