Réunis en séance plénière ce 29 octobre 2024, les députés ont voté, à l’unanimité, le projet de loi portant révision de la Constitution. Ils ont donné leur quitus pour le changement de la devise du Burkina qui devient désormais “La Patrie ou la mort, nous vaincrons” en lieu et place de “ Unité-Progrès-Justice”, l’institution d’une administration spécifique auprès du Président du Faso et la possibilité pour le pays d’approuver des accords d’entrée dans une confédération, une fédération ou une union d’Etats africains par voie législative. C’est le ministre de la Justice et des droits humains, Me Rodrigue Edasso Bayala, qui a défendu le projet de loi portant révision de la Constitution.
C’est à l’unanimité que les 71 votants du jour, ont adopté le projet de loi portant révision de la Constitution. Une modification qui a porté sur trois articles dont le premier, l’article 34, porte changement de la devise “Unité-Progrès-Justice” qui devient désormais “La Patrie ou la mort, nous vaincrons” tel qu’institué en 1984. “Pour qui connait ces moments, ce sont des moments historiques, des moments porteurs d’espoir pour notre peuple. Il était nécessaire, de faire revivre le sentiment patriotique et consacrer la disponibilité et la disposition du citoyen Burkinabè à accepter le sacrifice suprême pour sa nation, à accepter de se battre quitte à consentir le sacrifice suprême pour sa nation, dans la Constitution, ce qui est déjà fait dans notre hymne national, le Ditanyè”, a justifié le ministre en charge de la justice, Me Edasso Rodrigue Bayala pour qui l’usage populaire de la nouvelle devise n’est plus à démontrer. Et pour renforcer cette fibre patriotique, il a indiqué des actions sont déjà réalisées par le gouvernement pour faire revivre le sentiment patriotique.
“ Pour exemple, nous venons de finir la 2e séquence des journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne. Au cours de ces journées, il y a eu un certain nombre d’activités réalisées dont le Consommons local, les conférences publiques au profit des scolaires, les montées de couleurs sur l’ensemble du territoire et dans les missions diplomatiques pour dire que nous avons un seul pays et il faut un éveil de conscience pour que nous comprenions que lorsque l’on a qu’un seul pays, nous devrons poser avoir des actes au quotidien qui permettent de protéger et de conserver ce pays”, a soutenu le ministre.
Le second article modifié est l’article 36 qui permet de consacrer au Président du Faso, une administration spécifique. Selon le ministre en charge de la justice, cela n’est pas une innovation en ce sens que le Président du Faso est consacré en tant qu’institution au titre 3 de la Constitution. Or, toutes les institutions sont régies par une loi organique dont la finalité est de régir l’organisation et le fonctionnement de l’institution. Quant au 3e article à savoir l’article 147 de la Constitution qui soumettait l’approbation des accords consacrant l’entrée du Burkina dans une union d’Etats, dans une fédération ou une confédération au seul référendum du peuple, il a été modifié pour permettre, de l’avis du ministre Bayala, une 2e possibilité qui est la voie législative, tout en consacrant la souveraineté du peuple à approuver ces accords par référendum. Cette 2e possibilité, a-t-il précisé, se fera bien entendu après avis du Conseil constitutionnel pour mieux l’encadrer. Pour les députés, cette révision constitutionnelle va renforcer le sentiment patriotique, permettre d’instituer une administration spécifique auprès du Président du Faso et faciliter l’adhésion du Burkina à une confédération, une fédération ou une union d’Etats africains.
Du reste, ils ont invité le gouvernement à accentuer la sensibilisation pour une culture de la fibre patriotique.
Colette DRABO