Malgré les frappes des forces fidèles au gouvernement d’union nationale, les combattants de l’Etat islamique (EI) en Libye, continuent de résister dans leur fief, à Syrte. La progression desdites forces reste lente, malgré le soutien du pays le puissant au monde, les Etat-Unis d’Amérique. Les frappes se sont encore intensifiées, le 9 août dernier, mais la reconquête totale reste difficile. Alors, pourquoi ? Les causes sont multiples. La première pourrait être liée à l’hypocrisie de la communauté internationale qui joue un double jeu. On a en effet, comme l’impression que chacun se bat pour ses intérêts. Comme s’il y avait des intérêts divergeants entre les Occidentaux eux-mêmes. A cette hypocrisie s’ajoute la mise à l’écart du Général Khalifa Haftar. Or, cet homme dispose d’une force de frappe considérable. On ne comprend donc pas qu’un tel homme soit mis à l’écart, alors qu’on prétend engager une guerre contre un ennemi commun.
Il faut trouver un gouvernement aux Libyens et non un Exécutif qui plaît aux Occidentaux
On se rappelle que réunis à Baïda, 150 officiers et sous-officiers des forces armées libyennes avaient choisi Khalifa Haftar comme chef d’état-major de l’après-Révolution, le 18 novembre 2011. Mais le Conseil national de transition (CNT) n’a pas tenu compte de ce choix, préférant Youssef al-Mangoush à Khalifa Haftar. Ce dernier s’est même évertué à conquérir des bastions qu’il considère comme siens, depuis son retour en Libye en mars 2011, après un long exil américain. Pour une bataille comme la reconquête de Syrte, il faut des hommes de terrain comme Haftar. Surtout que l’unité de l’armée n’existe pas en Lybie, contrôlée qu’elle est par des groupuscules islamistes. Il faut que la communauté internationale se réveille. Autrement, la Lybie risque de devenir comme la Syrie. Autrement dit, Syrte, fief de l’EI en Libye, est comme Alep occupée par ce même Daesh qui refuse d’abdiquer. Enfin, on pourrait rechercher les causes des difficultés à venir à bout de l’EI dans la volonté de la communauté internationale d’imposer un gouvernement qui ne fait pas forcément l’unanimité. Il faut trouver un gouvernement aux Libyens et non un Exécutif qui plaît aux Occidentaux qui ont commis le péché originel de n’avoir pas assuré le service après- vente, après la mort de Mouammar Kadhafi.
Issa SIGUIRE