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QUARTIER WAYALGHIN DE OUAGADOUGOU: 3 fillettes excisées, l’imam activement recherché

La Brigade ville de gendarmerie   de Nongremassom a démantelé un cas de mutilation génitale féminine dans le quartier Wayalghin de Ouagadougou. Deux des personnes incriminées ont été présentées à la presse dans la matinée du 10 août 2016.

 A quand la fin des Mutilations génitales féminines ? Bien malin qui saura répondre tant le phénomène a la peau dure au Faso. En effet,  3 fillettes âgées de  6 à 12 ans  ont été excisées dans le quartier Wayalghin de Ouagadougou.     L’information a été donnée au cours  de la conférence de presse co-animée par la Brigade ville de gendarmerie   de Nongremassom et le Secrétariat  permanent du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) le 10 août dernier. Selon le Commandant de brigade ville de gendarmerie   de Nongremassom,  Adama Bénon, tout a commencé le 3 août dernier où sa brigade a été informée de ce qu’une fillette âgée de 6 ans aurait été excisée dans un domicile, à Wayalghin, un quartier de Ouagadougou. Une enquête est alors ouverte, et le  4 août,  deux suspects ont été épinglés. Il s’agit de A. Ouédraogo, mère de la victime et l’oncle paternel de la victime du nom de N. Sanfo. Interrogées, les deux nieront les faits. Le même jour, les examens gynécologiques confirmeront  que la fillette a été excisée il y a environ trois semaines et sa blessure sérieusement infectée,  nécessite une prise en charge urgente. C’est alors qu’elle sera  conduite au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Kossodo pour une prise en charge adéquate.

L’imam et l’exciseuse en cavale

Poursuivant ses investigations, la sous-unité de la brigade ville de gendarmerie   de Nongremassom  découvrira que 2 autres fillettes ont été mutilées. Selon les explications du commandant de brigade, Adama Bénon, c’est la poursuite des auditions qui a permis à la sous-unité de découvrir  que  c’est l’imam de la mosquée  du quartier  de résidence des parents des fillettes qui a organisé cette campagne d’excision en faisant venir de  Fada N’Gourma, une exciseuse qu’il a hébergée pour accomplir sa mission.  Actuellement en cavale, cet imam activement recherché, serait présentement dans un pays voisin où il se trouve avec les deux autres fillettes victimes d’excision. Il aurait  usé d’arguments religieux et politiques pour convaincre les parents des victimes à faire exciser leurs fillettes. Selon  M. Bénon, des  investigations sont en cours afin  de localiser et interpeller  l’imam incriminé et l’exciseuse jusque-là portée disparue.

Une situation que déplore la Secrétaire permanente du  CNLPE, Rachel Badolo/Kando, qui a laissé entendre que malgré la loi interdisant les MGF, le phénomène persiste. A  son avis, c’est lors  des vacances scolaires que les cas d’excision  sont fréquents. Selon elle,  le présent cas est le 13e de l’année 2016 portant à 30 le nombre de victimes. Aussi dira-t-elle qu’en 2015, sur l’ensemble du territoire national,  38 cas ont été signalés avec plus de 72 victimes dont 5 décès des suites de complications.  Tout en saluant la diminution du taux de prévalence  qui est passé de 13,3% en 2010 à 11% en 2015, Mme Badolo a appelé les populations à plus de vigilance et de collaboration.

Colette DRABO

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