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Projet de candidature unique de l’opposition à la présidentielle camerounaise : on attend de voir

 S’achemine-t-on vers une candidature unique de l’opposition à la présidentielle camerounaise du 12 octobre prochain ? Toujours est-il qu’un pas semble avoir été franchi, même si tous les opposants n’ont pas encore adhéré au projet. En effet, le 13 septembre dernier, des facilitateurs réunis au sein de l’Union pour le changement 2025, regroupant une cinquantaine de partis politiques et associations, ont désigné Issa Tchiroma Bakary, comme le candidat de « consensus » de l’opposition, qui devra affronter le président sortant, Paul Biya, et bien d’autres candidats, à la prochaine présidentielle. Président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), un parti longtemps allié au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti de la majorité présidentielle, Issa Tchiroma a pris ses distances avec le régime Biya en fin juin dernier, en annonçant sa candidature à la présidentielle. Celui qui a occupé plusieurs postes ministériels puis a été porte-parole du gouvernement, affrontera son désormais ancien mentor dans les urnes. Sa désignation en tant que candidat de consensus de l’opposition, est une bonne chose.

C’est un pas de franchi qui témoigne de l’aspiration profonde de l’opposition à battre papy Biya dans les urnes et goûter enfin aux fruits de l’alternance. Et s’il faut se réjouir de ce premier pas, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore du chemin à faire car les dix autres candidats de l’opposition en lice pour cette présidentielle, ne se sont pas encore prononcés sur ce personnage présenté par la coalition, comme le « candidat consensuel du peuple ». Selon les initiateurs de l’union, ce qui a milité en faveur de la désignation de Tchiroma, c’est le fait qu’il a été le seul à avoir accepté, sans hésitation, entre autres conditions, d’être candidat pour un mandat unique, de faire un audit de l’Etat, de tenir des assises nationales, de faire un mandat de transition et de refondation de 3 ou 5 ans. Autant d’engagements pris, même s’il faut attendre de voir ce qu’il en sera s’il parvenait aux affaires. Le cas Adama Barrow de Gambie, qui a fait un enfant dans le dos de sa coalition, une fois parvenu au pouvoir, est encore frais dans les mémoires.

L’opposition gagnerait à faire taire toutes les querelles en parlant d’une seule et unique voix

Qu’à cela ne tienne, on attend de voir si les dix autres opposants accepteront de suivre la cadence déjà entamée, en faisant bloc derrière Issa Tchiroma qui, il faut le dire, ne compte pas pour du beurre au Cameroun. Surtout dans la partie Nord du pays, où il mobilise une part non négligeable du corps électoral national. Aussi, il faut souligner que le candidat bénéficie de cet autre atout, à savoir sa maîtrise des rouages du système Biya pour y avoir été au cœur, 16 ans durant. Il pourrait donc exploiter certaines failles, ce qui pourrait troubler la quiétude de l’actuel locataire du Palais d’Etoudi.

En tout état de cause, l’opposition n’a rien à perdre en maintenant ce projet de candidature unique qui pourrait faire mouche. A moins d’un mois de l’échéance, elle gagnerait à faire taire toutes les querelles personnelles, régionales et ethniques et aller à cette bataille en parlant d’une seule et unique voix, afin que la soif d’alternance de bien des Camerounais, soit une étanchée.

 Colette DRABO

 

 

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