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PROCES EN ASSISES DE L’EX-PREMIERE DAME IVOIRIENNE : Simone rattrapée par ses fantômes  

 

Le procès de l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, s’ouvre, en principe aujourd’hui, 31  mai 2016, devant la Cour d’assises  à Abidjan. Condamnée à 20 ans de réclusion ferme pour atteinte à la sûreté de l’Etat en mars 2015, Simone Gbagbo est poursuivie pour « crimes contre l’humanité ». En effet, s’il est vrai que les Ivoiriens s’accordent à dire qu’il faut aller à la réconciliation nationale, il y a que cette étape ne saurait faire fi de l’exigence de justice qui, si elle est rendue, pourrait permettre de situer les responsabilités, apaisera les esprits et soulagera les consciences. Mais le camp de l’ex-président Laurent Gbagbo, dont les partisans sont jusque-là traqués, n’entend pas aller à la réconciliation, pour la simple raison que la Justice ivoirienne se montre sélective, pour n’avoir pas pris en compte les crimes commis depuis les premières heures de la rébellion dirigée en son temps par l’actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kigbafori Soro. Certes, si l’on s’en tient à la crise post-électorale, les chefs d’accusations retenus contre Simone Gbagbo peuvent être justifiés. Mais, comme on le sait, des crimes ont été aussi commis par les proches du président Alassane Ouattara. En tout cas, pour être crédible, la Justice ivoirienne doit aller jusqu’au bout, en condamnant tous les criminels, d’où qu’ils viennent.

Même si pour l’heure, la justice a commencé par le haut, il est important qu’elle retourne vers le bas

L’on ne peut pas passer l’éponge sur ces crimes d’autant qu’il est question de 3 000 morts suite à la crise post-électorale de 2010. En tout cas, autant les partisans de Gbagbo doivent s’assumer, autant leurs vis-à-vis doivent aussi répondre des crimes commis pendant la crise post-électorale. L’on ne doit pas passer par pertes et profits les victimes de la crise post-électorale. La réconciliation nationale passe par l’impérieuse nécessité de justice. Pour cela, même si pour l’heure, la justice a commencé par le haut, il est important qu’elle retourne vers le bas, c’est-à-dire les crimes commis avant l’élection présidentielle de 2010, pour situer là aussi les responsabilités. La Justice a l’obligation de s’y intéresser, tôt ou tard. C’est à ce prix que la vraie réconciliation sera effective entre les Ivoiriens.

Lonsani SANOGO

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