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OTEMPTIC, artiste-slameuse: “ en Afrique de l’Ouest,  les slameurs burkinabè  font  partie des meilleurs”

Elle se nomme Hadji Kabré avec pour nom d’artiste Otemptic. C’est une artiste-slameuse burkinabè avec qui il faut désormais compter dans l’univers musical slam tant elle a réussi à imprimer sa marque avec son single “De toutes les couleurs” et son album “A Cappella” sortis respectivement en avril et juin 2024. En plus de sa casquette d’artiste, Otemptic est une Disc jocker et fait des études en Master Gestion des conflits et construction de la paix. Elle était l’invitée de actuburkina.net le 15 juillet dernier dans sa rubrique “Vie de stars”, et voici ce qu’elle nous a confié.

Que veut dire votre nom d’artiste Otemptic ?

Ça signifie simplement authentique qui veut dire origina parce que ma plume est authentique et audacieuse.

Racontez-vous comment vous êtes venue dans le slam ?

J’ai connu le slam étant au lycée grâce à mon éducateur qui m’a initiée au slam. Depuis, j’ai adopté le slam et le slam m’a aussi adoptée. On fait ami, ami avec les mots. C’est en 2018 que j’ai commencé mes premières compétitions en slam et j’ai fait sortir mon single le 13 avril 2024 et un album de 8 titres dénommé “ A Cappella”, sorti le 28 juin de cette année.

Quels sont les différents thèmes que vous abordez dans cet album ?

A Cappella est un album qui comporte une inspiration de plusieurs années. Les thématiques abordées sont liées à la liberté, à l’identité, au patriotisme, etc.

 Et comment se comporte-t-il quelques jours seulement après sa sortie ?

Nous sommes dans cette lancée de la promotion de l’album et nous essayons de faire la communication à travers les médias comme actuburkina.net, à travers des émissions radios et télé pour valoriser cet album. Je suis sur un projet de voyage pour la France où je prendrai part au Festival international FIGAS pour représenter le Burkina Faso et parler aussi de “ A Cappella”.

Quels sont vos rapports avec vos devanciers slameurs et surtout les slameuses ?

Nous avons de très bons rapports. Je profite dire merci à ces devanciers de nous avoir inspirés et d’avoir tracé le chemin.  Je fais un big up au groupe Africanda, à la Slamazone et à tous les autres slameurs. Je leur dis merci de toujours nous inspirer.

Quelle appréciation faites-vous du niveau du slam aujourd’hui au Burkina ?

Je pense que le slam se porte bien aujourd’hui au Burkina, j’ajouterai même très bien. Il y a une certaine révolution et il y a du talent. Les slameurs burkinabè sont très talentueux et je pense qu’en Afrique de l’Ouest, nous faisons partie des meilleurs slameurs.

Vivez-vous du slam que vous pratiquez ?

Pas uniquement du slam parce que je suis aussi une DJ. Mais je dirai que le slam nourrit son homme parce que des devanciers nous servent de modèles, d’exemples. En effet, en plus du fait que je fais le slam, il y a mon boulot de DJ. Je ne vis pas uniquement du slam mais je vis de ça.

Vous êtes Disc Jocker dans quelle boite ?

Je suis une DJ beaucoup plus évènementiel.  Je fais des animations dans les festivals, les soirées et surtout les concerts où je fais les premières parties des artistes. Aussi, j’ai mis en place une association dénommée “Dj land” qui consiste à donner des formations aux jeunes filles en vue de leur autonomisation. En effet, j’incite les jeunes filles à s’inscrire dans le métier de l’animation et au-delà de cela, je suis membre d’une association “Diam Relief “ qui œuvre dans l’humanitaire, c’est à dire qui vient en aide aux personnes démunies.

Les jeunes filles adhèrent-elles à votre association “ DJ land” ?

Difficilement mais oui, elles adhèrent. Je pense que de plus en plus, il y a un changement de mentalités qui est en train de s’opérer parce qu’au début, c’était difficile de convaincre les jeunes filles de s’inscrire aux métiers de l’animation parce qu’on a mis dans les têtes que c’est un métier réservé aux hommes. C’est pourquoi je me suis lancée ce défi de faire comprendre que ce métier n’est pas réservé à un genre précis mais pour tout le monde. Il suffit d’avoir de la passion.  Il faut donc qu’on valorise ce métier de DJ parce qu’il ne peut pas avoir d’évènement sans un DJ. Donc il faut qu’on valorise les DJ qui sont aussi des artistes.

Quels sont vos projets ici au pays et à l’international ?

Nous voyageons déjà le 17 juillet prochain pour le festival FIGAS en France. Après cela, nous prévoyons de faire un concert à Ouaga ainsi qu’un autre à Bobo-Dioulasso parce que nous sommes dans la dynamique de faire la promotion de l’album “ A Cappella”.

Où peut-on acquérir un album “A Cappella” et à combien ?

Le CD est à 3 000FCFA et la clé USB à 5 000 FCFA. Ils sont disponibles au (00 226) 76 47 63 40.

De façon générale, comment appréciez-vous l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Pensez-vous que les autorités font assez pour soutenir les artistes ?

Je ne peux pas répondre à une question dont je ne maitrise pas bien tous les contours. Mais je pense que le ministère en charge de la culture fait assez. Concernant notre voyage, nous n’avons pas eu de soutien, nous avons frappé à toutes les portes en vain et là nous sommes obligés de compter sur nos propres moyens pour participer à ce festival. C’est nous-mêmes qui prenons nos billets d’avion en charge sans aucun appui.

Quel est votre message à l’endroit des Burkinabè ?

 

Entretien réalisé par Colette DRABO

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