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NOUVELLLES VIOLENCES EN RCA: comment vaincre le démon de la haine ?

Une nouvelle flambée de violences a occasionné la mort d’une vingtaine de personnes à Kaga-Bandoro, au Centre de  la Centrafrique, et des centaines de déplacés qui ont trouvé refuge dans la base de la MINUSMA. Ce drame porte la signature des ex-rebelles de la Séléka qui ont réagi, en représailles à la mort d’un des leurs et la blessure d’un autre, alors que les deux s’apprêtaient à voler un groupe électrogène communautaire. Cet évènement qui intervient quelque temps après l’assassinat d’un colonel au milieu de ses enfants, vient rappeler que le pays de Archange Touadéra n’est pas encore sorti de l’auberge et pose la problématique du désarmement des ex-combattants disséminés à travers le pays. Pour un fait aussi banal de vol qui aurait dû être géré dans une gendarmerie ou un commissariat de police, les violences qui ont suivi, révèlent les rancœurs encore vivaces entre les différents groupes communautaires. C’est dire qu’après tous les efforts fournis pour le retour à la paix, l’accalmie n’aura duré qu’un court temps. Des individus incontrôlés existent toujours et sont prêts à semer la terreur. Ce faisant, l’on peut se demander si le désarmement des ex-combattants sera jamais une réalité. Des gens auraient-ils intérêt à ce que la crise perdure en Centrafrique ?

 

 La Communauté internationale ne continuera pas à porter éternellement un pays exsangue à bout de bras

 

En tout cas, cette flambée de violences qui est synonyme d’instabilité, doit impérativement amener les autorités centrafricaines à créer les conditions nécessaires au désarmement indispensable à une paix durable entre communautés ennemies, qui peinent à fumer jusque-là le calumet de la paix. La Communauté internationale a aussi le devoir de jouer sa partition pour que les Centrafricains renouent avec la stabilité. Au moment où le ministre français de la Défense est attendu en Centrafrique pour annoncer la fin de l’opération Sangaris, les armes continuent à crépiter en RCA. Il faut bien contraindre ces ex-Séléka à rentrer dans les rangs. Comment vaincre le démon de la haine ?

En tout état de cause, le président Faustin Archange  Touadéra doit presser le pas pour aller au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion des ex-combattants. Pour cela, il lui faut un programme social qui permettra de créer des emplois pour  bien des Centrafricains désœuvrés et pour les ex-combattants. Ainsi il pourra avancer sur le chantier de la réconciliation qui est une priorité pour le peuple centrafricain. C’est d’ailleurs ce qui a milité en faveur de l’élection du président Touadéra, avec l’appui de la Communauté internationale qui ne continuera pas à porter éternellement un pays exsangue à bout de bras.

La paix est d’abord l’affaire des fils et filles de la RCA. Car, la force Sangaris toujours en place avec le dispositif militaire de l’ONU, ne restera pas toujours sur place. L’ONU qui éprouve des difficultés sur d’autres chantiers de la paix, n’a d’ailleurs pas les moyens nécessaires pour se payer le luxe de rester à jamais au chevet de la Centrafrique.

 

Lonsani SANOGO

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