Le gouvernement nigérien a ordonné la fermeture des centres de l’ONG britannique Marie Stopes International au Niger pour pratique illégale de l’IVG, a annoncé le ministère nigérien de la Santé.
« Nous avons décidé de fermer cette ONG en vertu d’une loi nigérienne de 2006 qui interdit l’avortement volontaire », a déclaré mardi à l’AFP le ministre Idi Illiassou, commentant les arrêtés de fermeture pris le 16 et le 26 novembre contre les deux centres de l’ONG dans le pays à Niamey et Maradi. « Nos enquêtes ont prouvé que cette ONG pratique l’interruption volontaire de grossesse » (IVG) alors que « le protocole de partenariat » avec le Niger « ne l’autorise à pas », a-t-il expliqué. «L’interruption volontaire de grossesse ne saurait en aucun cas être considérée comme une méthode de contraception », selon l’arrêté de fermeture des deux centres de Marie Stopes International à Niamey et à Maradi, la capitale économique du pays (centre-sud).Présente dans 37 pays, dont 17 en Afrique, l’ONG Marie Stopes International promeut la contraception et l’avortement dans des conditions sûres, pour que les femmes puissent choisir d’avoir un enfant, et non subir leur grossesse, selon le site internet de l’organisation.
Etat sahélien très pauvre, le Niger détient le plus fort taux de natalité au monde avec 7,6 enfants par femme. Sa croissance démographique est l’une des plus fortes au monde (3,9% par an), selon les statistiques officielles. Le Niger autorise l’avortement lorsque la grossesse met la mère en danger. Selon M. Illiassou, l’ONG pratique l’avortement par « aspiration manuelle intra-utérine moyennant la somme de 30.000 francs CFA » (45 euros). Il a assuré que « des poursuites judiciaires seront engagées » contre ses responsables. «Des complices nigériens » de l’ONG « ont pris la fuite » et « sont activement recherchés », a affirmé auprès de l’AFP une source au ministère de la Santé.
AFP