C’est en principe demain, 29 juillet, que se tiendra « le meeting de soutien à la campagne de sensibilisation de l’autorité morale, sur la nécessité de l’enrôlement et du dialogue politique national et inclusif convoqué par le chef de l’Etat », Joseph Kabila, lequel meeting a été suscité par la majorité présidentielle. Le simple fait de parler de soutien à « la campagne du président sur l’enrôlement et le dialogue », fait tellement sourire que l’on en vient à se demander si ce n’est pas pour la galaxie Kabila, une manière de se chatouiller pour rire.
Sans aucun doute, les partisans de Kabila et autres courtisans seront nombreux à converger demain vers le stade Tata Raphaël pour encourager le chef de l’Etat dans sa volonté non seulement de prolonger indûment son bail à la tête de la RDC, mais aussi d’inviter la classe politique, notamment l’opposition, à accepter le dialogue. C’est sûr, il y aura foule ce jour-là. On aura à faire à une démonstration de force. Mais tout cela est-il sincère ? Quid de la masse qu’on conviera par camions entiers, en contrepartie de billets de banque ? On verra le stade Tata Raphaël rempli « recto verso avec intercalaire » – pour emprunter l’expression de l’ex-maire de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, au Bukina Faso.
La RDC désormais plus que jamais divisée
En effet, le pouvoir congolais ne lésinera certainement pas sur les moyens pour mobiliser les foules car l’argent circulera à flot, sans compter les achats de consciences et l’utilisation des biens publics (véhicules de l’Etat entre autres). En tout cas, tout l’appareil de l’Etat sera mis à profit pour réussir ce qui se présente comme un test grandeur-nature pour le pouvoir. Ce d’autant que ce meeting intervient seulement 48 heures après le retour triomphal du président du Conseil des sages du rassemblement, Etienne Tshisekedi, après deux ans d’absence. Ne pas parvenir à faire plus que l’octogénaire serait un camouflet pour Kabila fils et le pouvoir en place. Or, ce qu’ils oublient, c’est que l’accueil chaleureux qui a été réservé au président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) le 27 juillet a été plus empreint de sincérité manifestée par une forte soif d’alternance de millions de Congolais. On ne saurait en dire autant pour le meeting de la majorité.
En tout état de cause, le pouvoir mobilisera certes, mais il devra accepter de voir la réalité en face, c’est-à-dire que la RDC est désormais plus que jamais divisée. Divisée par la seule faute d’un individu qui a décidé de placer ses intérêts au-dessus de ceux de la RDC.
Colette DRABO