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Lutte contre la cybercriminalité : la BCLCC met fin aux activités de deux réseaux de cyber escrocs

La Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) vient de mettre fin aux activités de deux réseaux de cyber escrocs. En conférence de presse ce 13 juin 2024, dans ses locaux à Ouagadougou, la BCLCC a procédé à la présentation de ces deux réseaux ainsi que leur mode opératoire. Il ressort que le préjudice financier, non encore exhaustif, s’élève à 243 471 780 de FCFA.

Selon le commissaire principal de police, chef de la division des enquêtes de la BCLCC, Bayi Akim Nignan, le premier réseau composé de trois membres de nationalité étrangère, usurpait l’identité de structures basées au Burkina ou au Togo (Moov Africa, Ebomaf, Diacfa, Agro Africa, etc) en créant des comptes Gmail avec leur nom et leur logo. Le réseau ciblait principalement ses compatriotes en leur proposant de faux recrutements correspondant à leur centre d’intérêt. “ Une fois qu’une victime postulait, elle recevait un e-mail de confirmation de sa sélection pour un entretien, assorti de conditions de travail alléchantes. Un recyclage obligatoire de 3 à 6 mois avec un salaire de 100 000FCFA par mois, suivi d’un salaire de base mensuel variant entre 450 000 et 600 000FCFA, ainsi que des avantages tels que l’assurance santé, les primes de mission et des logements gratuits pour les candidats retenus. Cependant, la participation à l’entretien était conditionnée par le paiement d’une somme de 750 000FCFA. Une fois la somme payée, la victime est déclarée admise et invitée à rejoindre le Burkina pour prendre service. Ce n’est qu’à son arrivée au Burkina qu’elle réalise qu’il s’agit d’une escroquerie “, a expliqué le chef de la division des enquêtes.

 

Selon les conférenciers, le préjudice financier actuel est de plus de 243 millions de FCFA

 

Le second réseau, lui, est composé de six membres dont quatre Burkinabè et deux de nationalité étrangère. Des dires du chef de la division des enquêtes, ce réseau est spécialisé dans l’escroquerie portant sur la sève de moringa ou du liquide du pommier de soudan. “ Le groupe identifie et collecte des informations précises sur leurs victimes potentielles avant de les aborder, en utilisant des scénarii soigneusement élaborés en fonction de leurs profils. L’un des membres du réseau contacte alors la victime en se faisant passer pour un étudiant à Paris, utilisant les informations collectées pour établir une relation de confiance”, a fait savoir M. Nignan. La victime est ensuite mise en contact avec un prétendu tuteur nommé DR Bancé, ou Dr Sanou, Dr Minoungou, etc, qui travaille pour le laboratoire Novartis ou Sanofi, basé à Paris. Ce prétendu tuteur exprime un besoin urgent de 700 l de sève de moringa ou de liquide de pommier de soudan pour la fabrication de produits pharmaceutiques, et fait une proposition alléchante à la victime. Lorsque cette dernière dit être intéressée par l’achat de l’un des produits, a dit le conférencier, elle est mise en contact avec un prétendu producteur  à Bagré surnommé “Vieux”, également membre du réseau, qui confirme à la victime l’existence du produit et l’informe qu’il est nécessaire de réserver une quantité auprès des fournisseurs à la frontière entre le Burkina et le Bénin. “ Il exige alors des frais de déplacement pour s’y rendre et si la victime accepte de payer les frais, le faux producteur lui apprendra que les fournisseurs acceptent un paiement partiel à l’avance et le reste à la livraison”, a ajouté le principal conférencier.  Le groupe met alors plusieurs scénarios pour soutirer le maximum d’argent à la victime (frais liés au code barre exigé par les forestiers, frais de conservation et d’emballage de la sève, frais de dédouanement, etc). Une partie de l’argent obtenu par cette escroquerie est transférée au Bénin tandis que l’autre partie est retournée au Burkina pour y être blanchie, à travers des activités diverses telles que la vente de lubrifiants moteurs, a déclaré M. Nignan.

 

Une vue des smartphones et l’argent saisis

 

A l’en croire, l’enquête a permis de saisir 3 véhicules, 3 motocyclettes, 13 smartphones, une boutique de vente de lubrifiants moteurs dont la valeur est estimée entre 50 à 70 millions de FCFA, et une somme d’argent de 3 203 000FCFA. Et M.  Nigan d’indiquer que le préjudice financier actuel, sans être exhaustif, s’élève à 243 471 780 FCFA. Un préjudice financier qui peut être revu à la hausse en ce sens que des plaintes relatives à cette arnaque, continuent d’être enregistrées. Du reste, l’enquête suit son cours  en vue d’interpeler les autres membres qui continuent de sévir. Quant à ceux ayant été alpagués, ils devraient être présentés au procureur du Faso à l’issue du point de presse.

CD

Ph: Faso 7

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