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JOURNEE VILLE-MORTE EN RD CONGO: en attendant la guerre des chiffres

Alors que la médiation intercongolaise conduite par l’émissaire de l’Union africaine (UA), Edem Kodjo, piétine, l’opposition politique congolaise appelle les travailleurs et les populations à une journée ville morte, ce mardi 23 août 2016. En principe, les travailleurs ne devraient pas aller au boulot et  les commerces devraient aussi rester fermés, à cet effet, en signe de protestation contre le pouvoir de Joseph Kabila, pour exiger le respect strict des préalables posés par l’opposition politique avant l’entame du dialogue. En effet, l’opposition politique exige la libération de tous les prisonniers politiques comme préalable aux négociations avec le pouvoir. On est donc face à un dialogue politique dans un contexte de tension sociale entre partisans du pouvoir d’une part et ceux de la société civile et de l’opposition politique d’autre part. Les personnes qui étaient en détention et que le pouvoir a libérées, ne font pas partie de ceux dont l’opposition exige la libération. C’était des détenus élargis bien longtemps avant, dénonce l’opposition en colère, qui crie à l’entourloupe. Le pouvoir se félicite pourtant d’avoir marqué un pas en avant dans le cadre des concessions à faire en vue de favoriser le dialogue qui peine à avancer. En tout cas, l’opposition joue en partie sa crédibilité dans ce bras de fer qu’il a engagé avec le régime de Kabila. Car sa capacité à mobiliser le peuple autour d’elle déterminera l’issue des choses. Mais, il y a que l’opposition ne semble pas unie et portée par la même ambition de faire capoter le schéma du dictateur Kabila.

 Le pouvoir fera des pieds et des mains pour saboter cette journée ville morte

 D’ores et déjà, Vital Kameré n’exclut pas d’aller au dialogue alors qu’il est partant pour l’opération ville morte.  Comme lui, il n’est pas exclu que certains opposants fassent in fine le jeu du pouvoir. Il est possible donc que l’opposition se fissure pour des questions d’intérêts égoïstes ; ce qui profitera au pouvoir. C’est pourquoi on en vient à se demander si l’appel de l’opposition sera entendu. Ce d’autant que le régime de Kinshasa, lui, ne tarit pas d’arguments pour faire capoter la lutte de l’opposition. Et pour ne rien arranger, vient s’ajouter le silence de l’UA face aux violations des droits des détenus et des libertés publiques, qui conforte du reste le régime.  Il est évident que le pouvoir fera des pieds et des mains pour saboter cette journée ville morte en utilisant tous les moyens pour amener les travailleurs à ne pas respecter le mot d’ordre de l’opposition. Il pourrait même laisser planer des menaces de sanctions contre les travailleurs tentés par la journée-ville morte. De toute évidence, le pouvoir est conscient que si cette journée ville morte réussit, ce sera une victoire pour l’opposition. Pour ne pas lui donner cette occasion, le pouvoir usera de tous les subterfuges. En tout cas, on le sait, la violence fait partie des méthodes de gouvernement du pouvoir de Kabila. Il faut donc s’attendre à ce que le pays entier connaisse des heurts, des confrontations entre forces de police et populations, dans les prochains jours.

 Lonsani SANOGO

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