Le monde entier commémore, ce 18 décembre, la Journée internationale des migrants. L’évènement n’est pas passé sous silence au Burkina puisqu’une cérémonie sobre pleine de sens a été organisé ce 18 décembre 2025 par Alert Migration Afrique, au bord du barrage de Tanghin, à Ouagadougou, pour honorer la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie sur les routes migratoires mais aussi pour mener des plaidoyers pour la prise de certaines mesures pour la dignité des migrants.
« La migration au service de la diversité culturelle, de l’inclusion sociale et du développement économique ». C’est sous ce thème que se tient l’édition 2025 de la Journée internationale des migrants (JIM). Selon la présidente de Alert migration Afrique, Bintou Ouédraogo/Gansoré, ce thème est interpellateur en ce sens qu’il invite à avoir un autre regard et une attitude responsable à l’égard des migrants, jeter un regard non seulement sur leur statut mais aussi sur leur contribution au développement de leur pays. A en croire la présidente qui cite les données de l’UN DESA, ce sont 8,2 millions de migrants qui ont été dénombrés en Afrique de l’Ouest, en 2024, dont près de 74 % dans des flux Sud-Sud. Selon ses propos, au Burkina, pays à la fois d’origine, de transit et d’accueil, la situation des migrants n’est guère reluisante, malgré les efforts déployés par l’Etat et son partenaire Organisation internationale pour les migrants (OIM).
« S’il y a bien une préoccupation qui revient lors de l’accueil de nos frères et sœurs, c’est bien leur projet de réintégration. A ce niveau, on note une lenteur administrative, ce qui conduit certains à reprendre la route après une longue et interminable attente. C’est le lieu pour ALERT Migration Afrique de plaider auprès des partenaires pour un traitement diligent des projets de réintégration. Autre préoccupation et non des moindres, c’est l’hébergement des migrants de retour volontaire. Annoncé puis convié pour son inauguration officielle, le Centre d’accueil des Migrants sis à Bassinko peine à être opérationnel pour le bonheur des nombreux migrants en transit, bloqués ou de retour volontaire. C’est encore le lieu de lancer par votre canal un cri de détresse et surtout un plaidoyer médiatique à l’endroit des autorités afin que ce Centre soit opérationnel », a laissé entendre Mme Ouédraogo. Elle a indiqué que la part contributive de la diaspora burkinabè et des migrants au développement du pays est non négligeable.
« Selon la Directrice de la Promotion des investissements économiques de la diaspora, la diaspora burkinabè fait entrer annuellement près de 350 milliards FCFA dans notre cher pays. Ce montant est calculé uniquement à partir des transferts qui passent par des circuits formels tels que les banques. Les transferts proviennent surtout des pays où la diaspora burkinabè, estimée à 16 millions de personnes, est la plus nombreuse. Les envois effectués directement via Mobile Money, de portefeuille à portefeuille et sans passer par un opérateur adossé à une banque, ne sont donc généralement pas comptabilisés dans ce montant officiel », a déclaré la présidente de Alert migration Afrique qui a appelé à la solidarité internationale autour de la gestion des questions migratoires, à une gouvernance migratoire humaine, qui protège plutôt que rejette, à une mobilisation citoyenne, pour que chaque vie compte, et que chaque migrant soit reconnu dans sa dignité.
La JIM a été l’occasion pour Alert migration Afrique de lancer « la campagne des fleurs » qui s’étend jusqu’au dernier jour de l’an. Selon la présidente, cette campagne consiste à offrir à son prochain, une fleur en signe d’amour, de solidarité mutuelle et de cohésion sociale.
Pour marquer d’une pierre blanche l’évènement, Alert migration Afrique a offert une tonne de ciment à l’initiative Faso Mêbo.
CD
