L’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire (UFMIP) et l’Association des parents des victimes du coup d’Etat (APVCE) ont animé un point de presse ce 11 septembre 2017, à Ouagadougou, pour exprimer leur mécontentement face au silence des acteurs de la justice et les libérations provisoires accordées aux présumés auteurs de ces deux événements.
Les familles des martyrs et les blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué du 16 septembre 2015 ne sont pas du tout contentes des acteurs de la justice. Elles l’ont signifié ce 11 septembre 2017 lors d’une conférence de presse. En effet, ces familles s’insurgent contre les acteurs de la justice qui, jusqu’à présent, n’ont rien donné comme suite aux différents dossiers, alors que certains présumés bourreaux des victimes « se promènent allègrement sans être inquiétés ». « Au vu des libérations provisoires, des non-lieux, des annulations de mandats pour raison d’Etat, bref des balbutiements de notre justice, les familles des victimes, les blessés et le peuple burkinabè sont en colère », a martelé Patrice Bazié, secrétaire général de l’UFMIP. Selon lui, toutes les fois qu’elles se rappellent de ces événements, la meurtrissure réapparait. « Chaque anniversaire de ces événements constitue pour nous des moments de réflexions, de douleur mais aussi de fierté. La douleur parce qu’ayant perdu des êtres chers. La fierté parce qu’ayant des frères, des fils, des sœurs, des épouses qui ont contribué par leur sacrifice extrême à l’ancrage de la liberté et la démocratie dans notre pays », a-t-il soutenu. Il a souligné que sous la Transition, le gouvernement avait pris un certain nombre de mesures pour soulager les familles et qu’à ce niveau, les tractions continuent entre les acteurs concernés. A l’en croire, s’il y a un point sur lequel les familles des martyrs, les blessés et le peuple ne vont pas marchander, c’est celui de la justice.
A ce titre, les familles ont interpellé le procureur général, le procureur du Faso près du TGI de Ouagadougou, le président du Tribunal militaire et le commissaire du gouvernement, au nom de la séparation des pouvoirs, à faire en sorte que justice soit rendue, que des réparations soient faites aux ayant droits conformément aux engagements pris par le président de la Transition, Michel Kafando, le président Roch Marc Christian Kaboré et le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, car, ont-elles rappelé, « une promesse est une dette ». Des réparations qui vont entre autres de la réfection des tombes des victimes des provinces, de de la remise de villas promises aux familles devant en bénéficier. Selon les familles, à l’heure actuelle, ce sont 8 villas qui ont été remises alors que les familles sont au nombre de 42. Outre cet aspect, les familles ont évoqué la prise en charge sanitaire des blessés qui marchent toujours avec des balles dans leur corps.
Paul TINDANO
(Stagiaire)