Dix-neuf morts dont 16 civils et trois éléments des forces spéciales de Côte d’Ivoire. C’est le triste bilan des attentats terroristes survenus le 13 mars dernier, à Grand- Bassam, du nom de cette ville balnéaire située à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique, Abidjan. Une semaine après cet acte odieux, les Ivoiriens ont décidé de marquer un temps d’arrêt pour rendre l’ultime hommage de la nation, ce jour 20 mars, à toutes ces personnes fauchées par les balles assassines des djihadistes. La célébration d’une telle journée est hautement symbolique en ce sens qu’elle permet aux familles des victimes de faire le deuil de leurs proches et surtout de se sentir soutenues dans ces durs moments. Présidée par le chef de l’Etat himself, Alassane Ouattara, la journée d’hommage qui a eu lieu au stade de ladite ville, a pour objectif, selon les autorités ivoiriennes, « de démontrer à la face du monde entier que la Côte d’Ivoire a certes été frappée, mais tient sur ses jambes ». Pour l’occasion, des milliers de personnes, Ivoiriens comme non Ivoiriens, sont sortis nombreux pour dire non au terrorisme.
L’organisation d’une journée d’hommage doit être l’occasion d’interpeller les consciences à travers le monde
D’ores et déjà, il faut se réjouir du fait que les populations des différents pays frappés ont compris qu’il faut avancer, savoir se relever malgré la douleur et le traumatisme. On a encore en mémoire la journée d’hommage organisée par le Burkina, suite aux attaques terroristes du 15 janvier dernier, qui ont fait 30 morts. Comme un seul homme, le peuple burkinabè est resté debout pour dire non à la barbarie des djihadistes. Cela dit, l’organisation d’une journée d’hommage aux victimes ne suffit pas. Elle doit être l’occasion d’interpeller les consciences à travers le monde. Il faut renforcer la coopération entre les Etats, étant donné qu’aucun pays n’est à l’abri du mal. En visite en Côte d’Ivoire pour exprimer la compassion de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aux Ivoiriens, hier 19 mars, le président sénégalais, Macky Sall, a été on ne peut plus clair : « Après le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, il ne faut pas se faire d’illusions, demain ce sera un autre ». La menace est bel et bien réelle et il faut une synergie d’action de tous les pays africains pour venir, peut-être un jour, à bout des fous d’Allah. Tous les pays sont donc interpellés.
Colette DRABO