L’opposition guinéenne a annoncé jeudi la suspension de son dialogue avec le pouvoir qui refuse, selon elle, de trouver une solution au contentieux des élections locales de février. Elle a également prévu dans la foulée de cette décision une reprise de ses manifestations par une journée « ville morte » à Conakry lundi.
Le président guinéen Alpha Condé et le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, s’étaient rencontrés le 2 avril et étaient convenus d’une série de mesures pour désamorcer la tension née des élections locales du 4 février, notamment par la mise en œuvre de l’accord politique conclu en octobre 2016 entre le pouvoir, l’opposition, la société civile et les partenaires internationaux de la Guinée. Cet accord devait permettre un dialogue pour trouver une solution au contentieux des élections locales de février, officiellement remportées par le camp présidentiel, et la révision des listes pour les prochaines législatives, prévues en fin d’année. « Nous suspendons notre participation au comité de suivi du dialogue inter-guinéen parce que nous avons constaté qu’il n’y a aucune volonté de la part de nos adversaires d’en face (de) trouver un consensus au contentieux électoral », a déclaré Cellou Dalein Diallo, au cours d’une conférence de presse à Conakry. En plus de la suspension du dialogue avec le pouvoir, l’opposition va « reprendre (ses) manifestations de rues par une journée ville morte à Conakry dès lundi prochain », a ajouté M. Diallo, faisant craindre de nouvelles violences après des manifestations meurtrières ces derniers mois. Le pouvoir « campe sur sa position en disant qu’on ne peut pas modifier les résultats proclamés par la Commission électorale nationale indépendante » (CENI), a-t-il expliqué. Or, « les résultats publiés ne reflètent nullement la vérité des urnes. Nous avons demandé que les corrections soient apportées et (que) le choix des citoyens dans les bureaux de vote prévale sur toutes les autres considérations », a dit M. Diallo. L’opposition affirme détenir les procès-verbaux sur ces élections dûment signés par les personnes habilitées mais ces documents ont, selon elle, été éliminés ou falsifiés lors de la centralisation des votes. Elle a en outre affirmé que 107 de ses militants, arrêtés en rapport avec les élections locales du 4 février, sont toujours emprisonnés dans différentes localités.
AFP