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GILBERT DIENDERE à propos du putsch : il fallait le faire « pour le bien du pays »

Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Jeune Afrique dans son dernier numéro, le général Gilbert Diendéré, incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) voilà maintenant deux ans, a pour la première fois, accepté d’évoquer les raisons qui l’ont poussé à assumer la paternité du « coup d’Etat le plus bête du monde ». Un entretien au cours duquel l’ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré fait des confessions.

Ce n’était un secret pour personne, sous la transition, la tension était vive entre le lieutenant-colonel Yacouba Zida, Premier ministre à l’époque, et les éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à tel point qu’à maintes reprises, le Conseil des ministres a été interrompu par les mêmes éléments. Dans le dernier  JA, il est fait cas d’un projet de  décret devant acter la dissolution du RSP, lequel  devait être adopté le 15 septembre, en Conseil des ministres. Furieux, des soldats débarquent dans la salle du conseil et arrêtent le président Kafando et le Premier ministre Zida ainsi que deux autres membres du gouvernement.

« Je n’étais au courant de rien. Ce sont des sous-officiers  qui étaient à la manœuvre. Peu après, des hommes sont venus chez moi pour m’informer de la situation », a déclaré le général dans JA qui ajoute que face au coup d’Etat qui se profilait, de hauts gradés et personnalités ont tenté des médiations. Aucun officier des autres corps de l’armée ne voulant accepter d’endosser la responsabilité du coup de force, le général Diendéré prend alors ses responsabilités car « j’étais un des seuls à pouvoir le faire ». « Je l’ai fait dans un esprit d’apaisement, pour essayer d’aboutir à une solution consensuelle », mais aussi pour « permettre l’organisation d’élections véritablement démocratiques et ouvertes à tous » étant entendu que les candidats pro-Compaoré avaient été interdits de se présenter, a avoué l’ex-patron du RSP  selon qui il était « parfaitement conscient » du risque qu’il encourait mais il fallait le faire « pour le bien du pays ». A tous ceux qui y voyaient la main invisible de l’ex-président Compaoré, le général a été clair : « Il (NDLR : Blaise Compaoré) ne m’a appelé qu’une fois, dans les premières heures, pour savoir ce qui se passait au pays », a fait savoir le général. Quid du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro ? Selon le général, il avait certes reçu un appel de ce dernier qui « cherchait juste à s’informer de la situation ».

Quant au général Djibrill Bassolé également inculpé dans cette affaire, M. Diendéré « certifie ne l’avoir vu qu’une seule fois pendant ces évènements » et ce dernier avait « simplement proposé de demander au Niger de jouer les médiateurs ».

Synthèse de Colette DRABO

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