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GAMBIE : la démission d’Adama Barrow réclamée à la suite du rejet du projet de nouvelle Constitution

Le chef de l’opposition en Gambie a appelé à la démission du président Adama Barrow, après le torpillage, par ses partisans, alliés pour la circonstance aux proches de son prédécesseur, Yahya Jammeh, du projet de nouvelle Constitution censée consacrer un nouveau départ dans la gouvernance démocratique.

L’ancien vice-président de la Gambie (2018-2019) et leader du Parti démocratique unifié (UDP), Ousainou Darboe (photo), a invité en fin de semaine dernière le président Adama Barrow et son gouvernement à démissionner après le rejet du projet de nouvelle Constitution par le parlement.

« S’ils ont la moindre conscience sachant qu’il s’agit d’une politique majeure et qu’elle a échoué, ils devraient démissionner. Partout dans le monde, lorsque les gouvernements échouent dans la mise en œuvre d’une politique majeure, ils démissionnent. C’est ce que font les gouvernements décents. Je me serais attendu à ce que Barrow fasse de même », a déclaré le chef du principal parti d’opposition de la Gambie lors d’une conférence de presse.

Mardi 22 septembre, le parlement a rejeté, après des débats houleux, le projet de nouvelle constitution du pays qui était soumis à leur approbation. Pour son adoption, le projet avait besoin de 42 voix sur les 58 députés que compte l’hémicycle, soit environ les trois quarts du total des votes. Toutefois, seulement 32 députés ont voté oui, contre 23 qui ont voté non.

Un rejet du projet né d’une alliance inédite et de circonstance entre les partisans du président Adama Barrow et ceux de son prédécesseur Yahya Jammeh. En ligne de mire, la limitation des mandats présidentiels institués par le nouveau texte.

Censé permettre « au peuple gambien de prendre un nouveau départ dans la gouvernance démocratique », ce projet de nouvelle Constitution consacre notamment la limitation des mandats présidentiels à deux – ce verrou avait été supprimé sous Yahya Jammeh – et donne la possibilité au président de désigner et de nommer son vice-président. Le texte institue également une élection du président à la majorité absolue des suffrages, contre une majorité simple actuellement.

Certains députés du camp d’Adama Barrow qui ont refusé de voter en faveur du projet de loi ont prétexté qu’il était conçu pour fonctionner rétroactivement. Ce qui signifie que le mandat actuel de cinq ans du président actuel serait inclus dans la limite de deux mandats de la présidence. Pourtant, ceux-ci estimaient à l’origine que les compteurs seraient remis à zéro.

Même son de cloche du côté des députés proches de l’ancien président Yahya Jammeh, pour qui il n’est pas question de limitation du nombre de mandats présidentiels ni d’une élection présidentielle à la majorité absolue avec plus de 50% des suffrages.

Avant le vote du mardi, Ousainou Darboe a lancé des appels répétés aux députés afin que le parlement adopte le projet de loi, mais en vain. Un autre responsable de l’opposition, Mai Ahmad Fatty, s’est même rendu sur Facebook en pleurant, tout en exprimant la nécessité que le projet de loi soit adopté, selon les médias locaux.

Les efforts déployés par l’Union européenne, l’ambassade des Etats-Unis à Banjul et le haut-commissariat britannique pour l’adoption du projet de loi ont également échoué, rapporte la presse gambienne.

Au cours de sa conférence de presse, Ousainou Darboe a déclaré qu’Adama Barrow devrait expliquer au peuple gambien pourquoi il a autorisé des dépenses de 116 millions de dalasis (environ 2,2 millions $) pour le processus d’élaboration du projet alors qu’il savait qu’il allait organiser son rejet.

« Le rejet prévu du projet de constitution prouve, de toute évidence, le refus du gouvernement actuel de répondre aux attentes du peuple gambien et son incapacité à tenir sa promesse de réformes. L’administration Barrow n’a pas simplement échoué à conduire notre pays dans une transition vers un régime plus démocratique, mais elle a également enlevé aux citoyens de ce pays le droit de s’exprimer démocratiquement, comme le stipule clairement la constitution de 1997 », s’est indigné le leader de l’UDP.

« Le rejet de la constitution par quelques individus a totalement ignoré l’intérêt public et national et nous a pris l’opportunité d’inaugurer une nouvelle Gambie à laquelle nous aspirions tous en décembre 2016 lorsque nous sommes allés aux urnes pour mettre fin à la dictature », a-t-il ajouté.

S’il avait été approuvé par les députés, le projet de nouvelle Constitution aurait été soumis à un référendum populaire en juin 2021.

Agenceecofin

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