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France : un collectif d’ONG africaines porte plainte contre le groupe Bolloré

Le collectif panafricain collectif Restitution pour l’Afrique (RAF) composé d’une dizaine d’associations basées au Togo, en Guinée, au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Cameroun, et soutenu par un consortium international d’avocats a déposé plainte, mardi 18 mars, contre le groupe Bolloré, le milliardaire français Vincent Bolloré et son fils Cyrille pour recel et blanchiment d’actifs dans le cadre de plusieurs concessions portuaires gérées par l’entreprise jusqu’à la cession de ses activités africaines en 2022. Il exige la restitution de sommes allant jusqu’à plusieurs milliards d’euros liées à ses anciennes activités portuaires en Afrique de l’Ouest.

Financement de campagnes électorales, responsables politiques nommés administrateurs des filiales du groupe ou contrats attribués sans appels d’offres : ces pratiques, documentées dans au moins cinq pays africains, « constituent vraisemblablement la face émergée d’un système » Bolloré, affirment les plaignants.

Présente depuis le milieu des années 1980 en Afrique, l’entreprise Bolloré s’est muée en un empire implanté dans 46 pays du continent, investissant dans divers domaines tels que le transport de marchandises ou encore les plantations agricoles. Sa branche logistique en Afrique employait plus de 20 000 personnes sur le continent africain et possédait notamment un réseau de 16 concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires.

Selon les plaignants, le groupe Bolloré a obtenu de manière illicite plusieurs contrats de concession pour des ports en Afrique. Le RAF estime notamment que Vincent Bolloré a bénéficié des « relations étroites » nouées avec des  » élites politiques locales » pour étendre son empire économique sur le continent…

La plainte du RAF apparaît d’autant plus solide qu’une partie des faits a déjà été confirmée par la justice française. Le groupe a en effet négocié un accord en vertu duquel il s’est acquitté d’une amende de 12 millions d’euros contre l’abandon des poursuites. Vincent Bolloré pensait alors échapper à la tenue d’un procès public mais le PNF en a décidé autrement en juin 2024 faisant valoir la gravité des faits…

L’autre volet de la plainte porte sur le supposé « blanchiment » des profits issus des concessions obtenues de manière présumée frauduleuse dans les cinq pays précités. Regroupées au sein de Bolloré Africa Logistics, ces concessions constituent, selon les plaignants, « une part substantielle » de la valeur d’entreprise de cette filiale. Elle a été cédée en 2022 pour un montant de 5,7 milliards d’euros à l’armateur italo-suisse MSC…

Les associations plaignantes plaident désormais pour la restitution d’une partie de l’argent généré par la revente de la branche logistique des activités africaines du groupe Bolloré. S’appuyant sur le concept de « biens mal acquis inversés », les avocats du RAF estiment que les marchés obtenus « frauduleusement » ont crée un manque à gagner pour les finances publiques des États concernés et impacté les populations locales…

Les plaignants espèrent ainsi voir s’appliquer la loi française de 2021 qui permet de financer des projets de développement dans des pays étrangers grâce aux avoirs saisis dans des affaires de « biens mal acquis ».

France 24, Reuters et AFP

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