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Forum de Bangui: une cérémonie de clôture agitée

La cérémonie de clôture du Forum de Bangui a eu lieu lundi 11 mai, après une semaine de travaux. Une cérémonie entachée par des tirs devant l’Assemblée de transition et la réapparition de barrages dans différents points de la capitale. Le Forum a débouché sur plusieurs dizaines de recommandations, certaines fortes, mais le rythme auquel les travaux ont été menés et le flou dans les procédures ont créé des mécontentements.

Lors de son discours de clôture du Forum, la présidente de la transition Catherine Samba-Panza a rappelé que cette réunion avait été qualifiée de « rencontre de la dernière chance ». Et selon elle, cette dernière chance avait été saisie par la Centrafrique.

« Pendant huit jours, a dit Mme Samba-Panza, le pays a vécu au rythme du Forum national de Bangui. Une semaine au cours de laquelle les barrières ont commencé à tomber entre les Centrafricains ; une semaine qui a enregistré le pardon des uns et des autres. La signature de l’accord historique entre le gouvernement et les groupes armés a sonné comme un signal fort de la volonté de toute la société centrafricaine de tourner la page sombre de notre histoire. »

Ex-Seleka et anti-balaka se sentent lésés

« Cette transition, nous la voulons tous harmonieuse, paisible, pour permettre le retour de notre pays à la démocratie. A l’instar du peuple centrafricain, mon désir le plus fort est de voir ces élections se dérouler d’ici la fin de l’année au plus tard », a ajouté la présidente de la transition.

Mais le coup de colère d’éléments anti-balaka et Seleka jette une ombre sur cet optimisme. En effet, alors que les conclusions du Forum venaient d’être présentées et applaudies par la salle, elles ont immédiatement été contestées par quelques responsables anti-balaka, qui sont sortis de l’hémicycle en laissant éclater leur mécontentement. Dans le brouhaha, un responsable expliquait : « Je demanderai aux autorités de la transition de tenir compte de nos doléances et de nos recommandations. »

Tirs de grenades et de kalachnikovs

Principale revendication des anti-balaka : la libération de leurs éléments incarcérés à la prison de Ngaragba. Un point qui apparait pourtant inacceptable aux yeux d’un participant au Forum, qui confie : « Ils ont demandé l’amnistie. Et par rapport à ce qui s’est passé dans notre pays, nous, on ne peut pas [l’] accepter ; la société civile centrafricaine a refusé catégoriquement. »

Trois heures se sont ensuite écoulées avant que des tirs retentissent devant le siège du CNT, le Parlement de transition centrafricain ; grenades, tirs de kalachnikov, gaz lacrymogènes lancés par la Minusca, la mission des Nations unies sur place. Certains témoins disent avoir vu des éléments Seleka et anti-balaka agir ensemble. Des barrages ont été installés dans différents points de la ville.

Dans la soirée, des chefs anti-balaka démentaient toute responsabilité dans ce qu’il s’est passé, mais leurs propos témoignaient du malaise qui règne dans leurs rangs. « Nous, les Seleka et les anti-balaka, nous sommes ensemble parce que le gouvernement nous a abandonnés », a indiqué l’un d’eux. « Nous ne reconnaissons pas le Forum de Bangui en tant que tel, nos revendications n’ont pas été prises en compte. »

Un Forum contesté dans sa forme

Des différents forums de l’histoire de la Centrafrique, celui qui vient de se clore est celui qui a pu collecter le plus de points de vue de l’intérieur du pays, grâce notamment aux consultations populaires à la base qui ont été menées dans toutes les préfectures. Mais la réunion a souffert d’une ambiguïté qui a fini par la desservir : était-ce un simple lieu d’expression ou une instance décisionnaire ?

Jusqu’au bout, le statut des préconisations effectuées est resté incertain et les procédures de validation des amendements opaques, créant des frustrations, avant que la présidence ne s’engage finalement à appliquer les recommandations du Forum. Le rythme imposé a lui aussi provoqué des mécontents : faire tenir le cœur des travaux sur cinq jours, dont deux jours de séance plénière, obligeait à limiter le nombre de prises de paroles et le temps accordé à chacun.

RFI

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