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Ernesto Ger’S, Slameur burkinabè: “ Smarty … est une légende et une grande fierté pour notre culture”

Bénéwendé Gérald Seguéda, alias Ernesto Ger’S, est un jeune artiste slameur qui a sorti son premier single “Je suis”, en mai 2023. Séduit depuis sa tendre enfance par l’histoire du révolutionnaire cubain Ernesto Che Guevara, à qui il a emprunté le prénom, l’étudiant en  licence Communication d’entreprise et relations publiques à l’IPERMIC de Ouagadougou, n’hésite pas à présenter son idole, le rappeur burkinabè Smarty, comme “une légende et une grande fierté pour la culture burkinabè”. Dans cet entretien réalisé le 7 avril dernier, l’invité raconte ses premiers pas dans le slam, ses projets et bien d’autres sujets.

Pourquoi avez-vous fait le choix du surnom Ernesto ?

Ernesto, c’est le prénom que j’ai emprunté au révolutionnaire cubain très populaire, interplanétaire, Ernesto Che Guevara. Je n’étais même pas né quand il a été exécuté mais depuis tout petit, son histoire m’a inspiré et continue de m’inspirer. Au départ, je voulais faire carrière dans l’armée et quand j’ai appris son histoire, il m’a séduit. Et pour lui rendre hommage, j’ai emprunté son prénom Ernesto. Et le Ger’S renvoie à mon prénom Gérald que j’ai coupé. Gerwald est un prénom allemand composé de Ger qui veut dire “lance” et Wald.  J’ai donc pris le Ger et ajouté le S qui renvoie à la première lettre de mon nom de famille Seguéda, mais aussi au S du mot slam.

Racontez-vous comment vous êtes arrivé dans le slam ?

Il faut dire que tout est parti de la poésie que j’ai découverte en classe de 5e pendant mes cours de français. C’est à partir de ces cours de français, je me suis lancé dans l’écriture. J’écrivais de petits poèmes et quand les gens lisaient, ils appréciaient  beaucoup. J’ai décidé de matérialiser cela sur scène, donc à faire du slam puisque le slam, c’est la poésie déclamée sur scène. Quand j’ai fait cette expérience, j’ai découvert que j’aimais beaucoup et c’est ainsi parti.

En quelle année a débuté votre carrière ?

La poésie a commencé en 2014, mais c’est en 2017 que j’ai déclamé mon premier poème. En 2019,  j’ai encore déclamé et c’est en 2020 que j’ai commencé les compétitions de slam. En 2021, je n’ai rien fait, en 2022, j’écrivais les textes et c’est en 2023 que j’ai fais sortir le premier single parce que je me suis dit qu’il était temps de faire le saut pour lancer ma carrière.

Quels sont les différents thèmes que vous abordez dans vos textes ?

Ce sont généralement des thèmes en lien avec les libertés et le droit. Je suis un grand fou amoureux de la liberté et quand je commence à écrire sur la liberté, je me sens vivant. Pour moi, le droit conduit à la liberté, le droit ce sont les règles qui régissent la liberté.

Un Akapella de Ernesto Ger’S

 

En mai 2023, vous avez mis sur le marché discographique, un single. Comment a-t-il été accueilli par les mélomanes ?

Effectivement, mon premier single intitulé “Je suis” est sorti le 20 mai 2023. C’était un hommage à bien des personnes notamment aux personnes marginalisées, les enfants de la rue, les albinos, les orphelins et bien d’autres. Mon texte était spécialement dédié à toutes ces personnes marginalisées. Et il faut dire que ce single a été bien accueilli et il nous a permis de faire quelques scènes, de passer sur des chaines de télé. Actuellement, je me prépare pour la sortie du 2e single.

Y a-t-il un slameur quelconque à qui vous aimeriez ressembler dans le futur ?

Un slameur à qui j’aimerais ressembler, je ne dirai pas vraiment mais des artistes qui m’inspirent beaucoup, oui. Au Burkina, je peux citer le rappeur Smarty  qui est mon idole. Je l’écoute depuis mon enfance et je profite pour lui faire un coucou.  C’est une légende et une grande fierté pour la culture burkinabè. C’est un monsieur qui m’inspire beaucoup de par ses textes. Quand je l’écoute, il m’apprend beaucoup de choses en écriture et dans le domaine de l’art.  A l’international, il y a cet autre artiste, Kerry James. Je ne sais s’il est bien connu de tous mais il m’inspire aussi énormément, de par ses textes, ses engagements et ses combats. En gros,  je peux dire que ce sont les deux qui m’inspirent mais au-delà d’eux,  il y d’autres artistes qui ne me sont pas indifférents.

Le Slameur, Ernesto Ger’S

Vous êtes un étudiant et vous avez décidé d’embrasser une carrière musicale. Comment arrivez-vous à concilier les deux ?

 Effectivement, je suis un étudiant, en année de licence en communication d’entreprise et des relations publiques à l’IPERMIC de Ouagadougou.  Je dirai que ce n’est pas si compliqué que cela parce que j’arrive à m’en sortir. En effet, les cours sont programmés par semaine et en fonction de cela, j’essaie d’établir un programme. Il est bien vrai que l’art demande beaucoup d’inspiration et en la matière, on ne peut pas établir un programme fixe ça étant donné que l’inspiration ne dépend pas forcément de nous.  Par exemple, il peut arriver que l’inspiration me vienne lors de mes cours en classe, des réunions, etc. Quand c’est le cas, j’écris ce qui me vient en tête sur mon téléphone ou dans mon calepin et quand je rentre le soir, j’essaie de relire ce que j’avais écrit. Cela m’oriente déjà par rapport à l’angle sous lequel que je    voudrais écrire. Il peut arriver que tard dans la nuit, l’inspiration me vienne et quand j’écris, à la fin je suis très fier. Parce que souvent, à la fin, tu te rends compte de la profondeur de ton texte et tu te demandes comment tu t’es pris pour y arriver.

Quels sont vos rapports avec les autres slameurs ?

J’entretiens de bonnes relations avec les autres collègues. Déjà, il y a les soirées que nous tenons fréquemment, le dernier vendredi de chaque mois à l’institut Goethe. Ce sont des soirées qui nous réunissent et très souvent, on ne rencontre là-bas pour partager les scènes, apprendre l’un de l’autre et cela, en toute convivialité.

Quels sont vos projets ?

Jusqu’à présent, mes projets de sortie, c’est seulement des singles. Mais à long terme, pourront suivre des albums, mais également des concerts. Pour le moment, ce sont des singles et des prestations par-ci, par là.

Un message à l’endroit de ceux qui vous suivent et aiment ce que vous faites ?

Propos recueillis par Colette DRABO

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