Après plusieurs décennies, le VIH/SIDA continue de mobiliser les énergies des chercheurs, décideurs et autres acteurs. Car, le mal fait toujours des ravages dans le monde. C’est dans la perspective de trouver des voies et moyens pour éradiquer ce mal qui a causé bien des morts, que se tient à Durban, en Afrique du Sud, du 18 au 22 juillet 2016, une conférence internationale et ce, pour la 2e fois. En effet, ce pays, profondément affecté par la pandémie, aura accueilli en 2000, le monde entier en vue de mobiliser les énergies pour freiner la propagation de la pandémie. Et depuis lors, les choses ont évolué positivement dans ce pays en particulier et en Afrique en général. Et le retour de la conférence internationale sur le continent noir, est encore une bonne chose. Par rapport à l’ordre du jour de ce conclave, la prévention occupe une place importante. D’ailleurs, on ne saurait évoquer l’éradication du VIH/SIDA sans mettre l’accent sur la prévention. Car, ces deux thèmes sont les deux faces d’une même médaille. La lutte contre le SIDA passe par un accès au dépistage et un accès durable et équitable aux traitements. Pour venir à bout de ce mal, il faut absolument atteindre les objectifs fixés par l’ONUSIDA qui sont 90% de personnes séropositives dépistées en 2020, 90% de ces dernières sous ARV et 90% de ces personnes sous traitement sans charge virale. C’est à ce prix que l’on aura un monde sans VIH/SIDA en 2030. Et l’atteinte de ces résultats passe aussi par une bonne gouvernance dans les pays, surtout en Afrique où la gestion des ressources allouées à la lutte contre le SIDA, n’épouse pas toujours les principes de l’orthodoxie financière.
Les intérêts économiques sont si énormes qu’ils priment sur la philanthropie
Certes, la lutte contre le VIH/SIDA a engrangé des acquis. Mais il faut reconnaître que le parcours n’aura pas toujours été un fleuve tranquille. En effet, des esprits malveillants se sont enrichis et continuent de s’enrichir sur le dos des malades du VIH/SIDA. L’on est aussi tenté de dire que malgré les discours que tiennent certaines firmes pharmaceutiques, bon nombre d’entre elles ne souhaitent pas la fin du SIDA parce que les intérêts économiques sont si énormes qu’ils priment sur la philanthropie. Des obstacles qui pourraient ralentir l’objectif 2030. Par ailleurs, un récent rapport de l’ONUSIDA note que le SIDA connaît une résurgence dans le monde, hormis l’Afrique où l’on constate une stagnation. Ce qui peut constituer une alerte pour la communauté internationale qui a longtemps mis l’accent sur l’Afrique au détriment des autres continents. Toute chose qui laisse penser que le chemin qui mène à l’éradication du SIDA, est encore long.
Françoise DEMBELE