ActuBurkina
A la une Culture Vie de stars

El Presidente, humoriste burkinabè : « Tout ce que j’ai ou je fais, c’est grâce à l’humour »

Révélé au grand public en 2016 après sa participation au Grand prix national de l’humour en 2015, il fait partie aujourd’hui, de la crème des meilleurs humoristes burkinabè. Lui, c’est Abdoul Wahab Kaboré alias El Presidente. Il est l’invité de actuburkina, cette semaine, dans sa rubrique « Vie de stars ». Dans l’entretien ci-dessous, celui qui dit être heureux parce qu’exerçant le métier de sa passion, explique comment il est venu dans l’humour. Il s’est prononcé sur l’humour au Pays des Hommes intègres, et décline certains de ses projets, en particulier celui, axé sur la formation des plus jeunes qui sont intéressés par l’humour mais aussi leur devenir dans la profession. A l’entendre, l’humour, c’est sa vie car tout ce qu’il fait ou possède, a été rendu possible grâce à l’humour. Lisez plutôt !

Combien d’années totalisez-vous dans le domaine de l’humour à ce jour ?

C’est en 2016 que j’ai commencé l’humour. En effet, après le Grand prix national de l’humour en 2015, j’ai été révélé en 2016 et depuis lors, je suis mon petit bonhomme de chemin.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous orienter dans l’humour ?

Déjà depuis l’école primaire, je jouais dans des sketchs qu’on préparait pour les vacances. Au lycée, j’ai continué à écrire des sketchs avec des amis et lorsqu’il y avait des activités culturelles, on concoctait des sketchs et il y avait déjà en moi ce petit truc qui montrait qu’on aimait la chose, qu’on aimait tout ce qui était comique. Arrivé à l’université, j’ai intégré la troupe Etoile de l’avenir de l’université de Ouagadougou, qui était une troupe des étudiants de Lettres modernes alors que moi j’étais en sociologie. A chaque fois qu’on me présentait à la fin des sketchs, je me retrouvais comme l’intrus puisque j’étais le seul à ne pas être des Lettres modernes. A un moment donné, on m’attribuait beaucoup plus des rôles comiques. C’est dans ça que j’ai commencé à imiter des personnalités et à l’époque c’était le président ivoirien, Alassane Ouattara, puis Blaise Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré, etc. J’imitais ces différentes personnalités mais j’ai véritablement commencé par le président ivoirien que j’imitais facilement. Je faisais d’abord le test avec mes camarades avant de présenter le sketch.

Après ces années de parcours, quel est le sentiment qui vous anime aujourd’hui ?

 C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime, je suis très heureux d’avoir choisi ma passion parce que je suis allé là où j’aime. J’aurais pu être un policier, un médecin ou professeur mais j’ai décidé d’aller vers ma passion donc je suis très heureux de faire ce que j’aime.

 

Que faites-vous en dehors de l’humour ?

 Tout ce que j’ai ou je fais, c’est grâce à l’humour.  Même un petit business, tout ce que je peux faire en dehors de l’humour, a été rendu possible grâce à l’humour.

En juin  2023, vous avez fait un brillant one man show, le 5e du genre. A quand le 6e one man show de El Presidente ?

Le 6e va dépendre de notre inspiration et de l’engouement qu’on attendra du public. Vous savez qu’un one man show demande un gros budget et il y a le fait qu’il ne faut pas faire un spectacle pour le faire, mais il faut surtout bien le faire. Et moi quand je fais un spectacle, je me lance toujours le défi de faire mieux que le précédent. Comme vous l’avez dit, le 5e one man show qui s’est déroulé à Canal Olympia avec environ 4000 personnes, a été un gros succès. Je profite de votre canal pour remercier les fans, le public burkinabè, mon équipe artistique qui m’a vraiment accompagné pour la réussite de cet évènement et l’équipe d’organisation. J’espère toujours avoir ces équipes à mes côtés pour toujours relever les défis au prochain spectacle. Donc très bientôt, inchallah !

Quelle est votre appréciation de l’humour aujourd’hui au Burkina ?

 

Quels sont les projets de El Presidente à court et moyens termes ?    

Du 22 au 27 juillet, j’ai organisé une formation à travers ma structure dénommée Campus comédie, un projet qui allie formation et scène et bien d’autres activités. Nous avons, durant cinq jours, formé nos jeunes frères et sœurs intéressés par l’humour. Il y aussi des gens qui y étaient déjà mais qui sont venus renforcer leurs capacités parce que c’était de l’écriture à la scène. En tout cas, cette formation qui est à sa toute première édition, a été d’une grande satisfaction pour toute l’équipe. Cette formation est une première phase. Pour la suite, nous aurons le de ces jeunes formés car nous ne voulons pas juste les former et les laisser à eux même. Certains ont déjà testé des scènes avec nous rien qu’avant-hier (NDLR : l’interview a eu lieu le 30 juillet). Ce qui est une satisfaction pour nous surtout de voir qu’en 5 ou 6 jours de formation, certains sont déjà sur scène et ont été appréciés pour leurs talents. Nous allons donc les suivre et voir comment les faire émerger. Nous allons former encore d’autres personnes et former un Comédie club avec ces jeunes formés qui auront des scènes pour prester.

Qu’en est-il de vos projets à l’international ?

J’étais récemment au Parlement du rire et il y a encore d’autres projets mais on essaie d’arrondir un certain nombre de choses auparavant avant de pouvoir prendre part à des festivals d’ici et d’ailleurs.

Comment El Presidente se voit dans 5, 10 ans ?

C’est ce que je suis déjà en train de préparer. Il y a un élément important dans mon domaine qui est l’écriture. Nombreux d’entre nous sommes sur la scène mais l’écriture nous fatigue encore. Cette formation que nous avons initiée,  a été faite en  collaboration avec Kaboré Lintelectuel de la Côte d’Ivoire qui nous a énormément enrichis avec ses connaissances. Et moi-même qui suis formateur, j’ai beaucoup appris. En tout cas, le volet écriture est un projet  dont je compte prendre à bras-le corps pour contribuer à former les plus jeunes dans le domaine. Je vais beaucoup plus orienter ce projet vers les étudiants. C’est l’occasion pour moi d’inviter les partenaires à nous soutenir parce que nous irons dans les différentes universités, faire des casting en vue de dénicher des talents, les former et les mettre aux devants des scènes. Donc je me vois en train de partager des connaissances aux personnes intéressées par l’humour.

Quel est votre message aujourd’hui à l’endroit de ceux qui veulent emboiter votre pas ?

 

Interview réalisée par Colette DRABO

Articles similaires

Conseil d’administration de la COPITOUR-CEDEAO : les participants découvrent des sites et attraits touristiques de Ouagadougou

ActuBurkina

19e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE NORBERT ZONGO : le message du ministre de la Communication

ActuBurkina

RDC : le mandat de la Monusco renforcé en vue des élections

ActuBurkina

Laisser un Commentaire

ACTUBURKINA

GRATUIT
VOIR