Les Guinéens se rendront aux urnes, le 28 décembre prochain, pour élire leur président. C’est ce même jour qu’aura lieu également, en République centrafricaine (RCA), la présidentielle couplée aux législatives, régionales et municipales. Pour l’heure, c’est la campagne électorale qui bat son plein dans ces deux pays. Mais en Guinée, elle a démarré depuis le 28 novembre et prendra fin le 25 décembre, tandis qu’en RCA, elle s’est ouverte le 13 décembre. L’élection du 28 décembre prochain en Guinée, à laquelle prennent part neuf candidats, intervient quatre ans après le coup d’Etat de Mamadi Doumbouya, en 2021, contre le président Alpha Condé.
Elle devrait marquer la fin de la transition et ouvrir une nouvelle page pour le pays. Après plus de deux semaines de campagne, les choses semblent bien se dérouler en Guinée puisqu’aucun incident majeur n’a, pour l’instant, été signalé. La Guinée ne faisant face à aucun problème sécuritaire, les candidats parmi lesquels on compte le président sortant, ont certainement la latitude de parcourir tout le territoire à la recherche d’électeurs. Et sauf cataclysme, le président Doumbouya devrait remporter cette présidentielle sans coup férir, puisqu’en face, il n’y a de candidat de poids pour lui tailler des croupières ; les opposants les plus emblématiques ayant été écartés.
Ces présidentielles en Guinée et en RCA seront sans suspense
En RCA, le président candidat Faustin Archange Touadéra qui rebelote pour un troisième mandat, affrontera six autres candidats dans les urnes dont l’ancien ministre des Finances et ancien Premier ministre, Anicet Georges Dologuélé, sous Ange Félix Patassé entre 1999 et 2001, ou encore l’ancien chef du gouvernement, Henri-Marie Dondra. Présenté comme la figure de proue de l’opposition, Anicet Dologuélé, candidat pour la 3e fois à la présidentielle, était arrivé 2e à l’issue du scrutin de 2020 où il avait obtenu 21, 01% des suffrages exprimés. Il n’est certes pas un inconnu de la scène politique centrafricaine, mais il ne saurait troubler le sommeil de Touadéra qui, il faut le reconnaître, a un bilan à présenter, surtout pour avoir réussi à, plus ou moins, instaurer la sécurité.
Si en Guinée, les candidats arrivent à traverser les profondeurs des forêts à la conquête de l’électorat, tel ne sera certainement pas le cas en RCA où l’insécurité persiste et où l’action des groupes armés risque de lourdement peser sur le processus électoral. En effet, malgré les efforts fournis par le président sortant, la situation sécuritaire est loin d’être reluisante, et l’autorité de l’Etat est bien absente dans certaines régions. La présence persistante de groupes armés dans de nombreuses régions, pourrait bien réduire la mobilité des différents candidats, pendant la campagne. Qu’à cela ne tienne, ces présidentielles qui auront lieu en Guinée et en RCA, seront sans suspense ; Doumboya et Touadéra étant en roue libre pour passer haut la main. C’est dire si, que ce soit en Guinée ou en RCA, le seul enjeu sera le taux de participation.
Colette DRABO

