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Edito/Election contestée de Samia Suluhu : Quels lendemains pour la Tanzanie ?

 La présidente sortante, Samia Suluhu Hassan, a remporté la présidentielle avec 97,66% des voix, selon les résultats définitifs proclamés samedi 1er novembre par le président de la Commission électorale. La réélection de Samia Suluhu Hassan est sans surprise. En effet, arrivée au pouvoir en 2021 après la mort de John Magufuli, elle a affronté 16 candidats issus de partis secondaires, les principaux adversaires ayant été emprisonnés ou disqualifiés. On peut déjà faire le constat d’une absence d’équité dans le processus électoral, qui n’augure rien de bon pour la Tanzanie. A preuve, la période post-électorale est marquée par des violences. Au moins 800 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre lors des manifestations contre le pouvoir, selon l’opposition. Et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a indiqué, en ce qui le concerne, qu’au moins 10 personnes ont été tuées lors d’affrontements entre les forces de sécurité et des manifestants et ce, après l’annonce des résultats. La guerre des chiffres bat son plein, est-on tenté de dire.

Dieu seul sait ce qui pourra advenir si rien n’est fait dans le sens de l’apaisement du climat politique et social

 Mais saura-t-on jamais la vérité à ce sujet ? Rien n’est moins sûr. Samia Suluhu Hassan a condamné « fermement les manifestations », tout en exprimant sa gratitude aux forces de sécurité « d’avoir veillé à ce que les violences n’empêchent pas le vote ». Quelle maladresse ! Aucune compassion pour les familles de victimes ! Quels lendemains pour la Tanzanie ? Telle est la question que plus d’un se pose. Samia Suluhu Hassan, l’autre moitié du ciel, ne devrait pas se limiter à de simples condamnations mais par instinct maternel, elle devrait plutôt déplorer les vies fauchées. Mais plutôt que de s’attaquer à la cause du mal, à savoir qu’est-ce qui a poussé les populations à sortir crier leur ras-le bol, elle s’est attaquée aux conséquences, c’est-à-dire les manifestations, en bandant les muscles. Et c’est bien dommage !

En tout cas, la présidentielle du 29 octobre dernier, est présentée comme une « parodie de démocratie » par le principal parti d’opposition, le Chadema dont le porte-parole a dénoncé l’ensemble du processus électoral avant de conclure que le « résultat qui en découle, est illégitime ». C’est dire si l’opposition n’en démord pas. Et Dieu seul sait ce qui pourra advenir si rien n’est fait dans le sens de l’apaisement du climat politique et social. A moins que, prenant la mesure de la situation, Samia Suluhu ouvre des concertations avec l’ensemble des forces vives à l’effet de sortir le pays de l’impasse.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

 

 

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