Les élections municipales se tiendront le 22 mai prochain au Burkina Faso. Les partis et formations politiques avaient jusqu’au dimanche 13 mars 2016 à minuit pour déposer leurs listes de candidatures. Justement par rapport au dépôt de ces listes, il y a à dire et à redire. En effet, non seulement certaines listes ont été déposées à la dernière minute, mais aussi d’autres listes n’ont même pas pu être déposées. Celles qui ont été déposées ont, pour certaines d’entre elles, fait l’objet de polémique ou de contestations. C’est connu. Les partis et formations politiques ont pris la mauvaise habitude de déposer leurs dossiers de candidatures à la dernière minute. Pourquoi ? Pour des raisons de calculs politiques, entre autres. Il s’agit, en fait, d’éviter que des militants frustrés de n’avoir pas été retenus par leur formation politique, aillent monnayer ou grossir les rangs d’un autre parti. C’est surtout le parti qui détient le pouvoir qui excelle généralement dans une telle pratique parce qu’il y a toujours beaucoup plus de prétendants aux postes de maires, qu’il n’en faut.
Les dépôts à la dernière minute ne sont pas de nature à donner une bonne image des partis politiques
Chacun ayant la conviction qu’il est bien parti pour se faire une place au soleil puisqu’étant du parti au pouvoir. L’un dans l’autre, les dépôts à la dernière minute des candidatures, que ce soit politiquement calculé ou imposé par les circonstances, ne sont pas de nature à donner une bonne image des partis politiques. Se hâter très lentement peut faire, certes l’affaire des partis politiques. Mais, ce spectacle désolant, qui a d’ailleurs fait dire à Barthélemy Kéré, président de la CENI, « qu’il pensait que plus rien ne serait comme avant, mais hélas… », peut être évité si les partis politiques se résolvent à s’arrimer à une véritable culture de la démocratie en leur sein.
Michel NANA
