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DIALOGUE POLITIQUE AU CONGO : Et si c’était Kabila le problème ?

 

C’est la date du 30 juillet 2016 qui a été choisie par le facilitateur mandaté par l’Union africaine (UA), Edem Kodjo, pour le début des travaux du comité préparatoire du dialogue politique en République démocratique du Congo (RDC). Mais, il n’en fallait pas plus pour que l’Opposition congolaise, réunie au sein du « Rassemblement », monte sur ses grands chevaux. Elle récuse le médiateur Kodjo, le jugeant « trop proche de Joseph Kabila et de la majorité présidentielle ». C’est le reproche qui lui est fait, et ce depuis le début de sa désignation par l’UA en tant que facilitateur du dialogue politique en RDC. Mais il faut dire que l’UA, elle-même, dans sa démarche pour la résolution de la crise politique au Congo, a péché. Le dialogue qu’elle prône n’a pas sa raison d’être. Son combat devait plutôt être ailleurs : faire respecter la Constitution. L’on n’a pas besoin d’être expert en droit pour comprendre que Kabila qui est en fin de mandat, doit partir.

La diversion serait plutôt à rechercher du côté de la majorité

Mais comme à son habitude, l’UA préfère ménager les susceptibilités du dictateur en appelant au dialogue. Et comme pour ne rien arranger, c’est un homme très clivant qui a été désigné comme médiateur. En effet, Edem Kodjo a un passé qui ne plaide franchement pas en sa faveur, un homme qui n’est pas connu pour être un preux chevalier de la démocratie. L’on comprend du reste pourquoi le « Rassemblement » affirme que le facilitateur a des accointances avec le pouvoir congolais et refuse, de ce fait, qu’il dirige le dialogue politique. La solution dans ce cas, c’est que Edem Kodjo fasse preuve de courage en rendant le tablier. Sinon, s’entêter à garder son poste de facilitateur dans ces conditions, ne ferait que faire gagner du temps à Kabila et conforter l’idée d’un « deal » passé entre les deux hommes. A ce propos, on peut s’interroger sur la sortie de Aubine Minaku, secrétaire général de la majorité présidentielle, qui a renouvelé son soutien à Edem Kodjo et parle d’une « diversion » du «Rassemblement». La diversion serait plutôt à rechercher du côté de la majorité qui ne veut rien entendre des préalables posés par l’Opposition, qui ne sont rien d’autre que la facilitation collégiale du dialogue politique et la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion. Ce n’est pas la mer à boire. Alors,  pourquoi Kabila renâcle-t-il à accéder à cette requête ?

Adama SIGUE

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