Le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) organise une marche-meeting le 4 novembre prochain 2017 pour réclamer justice pour tous les martyrs de l’insurrection et la résistance au putsch de septembre 2015. Face à la presse ce 2 novembre, les premiers responsables ont appelé à la mobilisation générale. Aussi ont-ils invité le président français à tout mettre en œuvre pour que la demande d’extradition de François Compaoré par les autorités judiciaires aboutisse.
L’extradition de François Compaoré est désormais sur bien des lèvres au Burkina. Le MBDHP l’a signifié lors de sa conférence de presse tenue ce 2 novembre. Selon le mouvement, au-delà de l’interpellation, le plus important serait que l’intéressé vienne au Burkina répondre des faits qui lui sont reprochés. Le MBDHP qui compte sur la mobilisation générale pour l’aboutissement de son extradition, n’a pas manqué d’interpeller le président français qui arrive bientôt au Burkina. « Je pense qu’il serait bien inspiré de faire en sorte que cette extradition soit effective afin de rendre son séjour burkinabè agréable. Si non, c’est sûr qu’il en entendra. Si François Compaoré n’a rien à se reprocher, qu’il vienne répondre simplement et la justice en tirera les conséquences ; s’il a des choses à se reprocher, la justice tirera toutes les conséquences. Nous ne le condamnons pas par avance mais qu’il vienne s’expliquer », a laissé entendre Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP.
Concernant Isaac Zida dont la justice voudrait bien aller entendre au Canada, M. Zougmoré a estimé que plutôt que de dépenser beaucoup d’argent pour aller l’interroger, l’idéal serait que ce dernier vienne au Burkina pour s’expliquer sur ce qui lui est également reproché. « C’est la démarche normale pour tout homme qui n’a rien à se reprocher », a-t-il affirmé. A son avis, « le pays ne doit plus être un eldorado pour des criminels politiques et autres délinquants à col blanc ». C’est d’ailleurs pourquoi les conférenciers ont lancé un appel aux populations de Ouagadougou et environnants à participer massivement à la marche-meeting prévue le 4 novembre à partir de 8h à la Place de la nation. Cela pour exiger entre autres la justice pour tous les martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance à la tentative du putsch de septembre 2015, l’instruction sérieuse et le jugement de tous les dossiers de crimes impunis. De l’avis de Me Prospère Farama, avocat des victimes de l’insurrection, le gouvernement actuel a suffisamment bénéficié de temps pour agir. « Nous pensons que 22 mois après, c’est suffisamment long comme temps pour agir » et de mettre en garde que « si dans les jours à venir, rien n’est fait, vous pouvez compter sur nous pour élever la voix pour exiger des actions concrètes ».
Colette DRABO