L’Association pour la tolérance religieuse et le dialogue interreligieux (ATR/DI) a initié, ce 20 août 2020, à Ouagadougou, une rencontre avec des chefs coutumiers issus des aires socio-ethniques du pays en vue de leur expliquer l’importance de l’adoption, le 6 août dernier, du décret portant création, composition, attributions et fonctionnement de l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR). La cérémonie d’ouverture de la rencontre a été présidée par le président de l’ATR/DI, Issaka Sourwema.
La décision du gouvernement de mettre en place un Observatoire national des faits religieux (ONAFAR) qui prend en compte la religion traditionnelle, est vivement saluée par l’ATR/DI qui, selon sa vice-présidente Fatou Somé/Sow, menait des actions de plaidoyer depuis 2018 afin que la religion traditionnelle soit considérée en fait et en droit par l’Etat et les autres faitières religieuses comme une religion à part entière. Pour la vice-présidente, la signature en cours du décret véhicule un « message de justice et d’équité vis-à-vis du système de croyance de nos ascendants ou de certains de nos contemporains ». « Cet acte revêt une importance qui n’est pas du tout discutable dans la mesure où l’ONAFAR a entre autres pour attributions de travailler à résoudre le problème interreligieux ou intra religieux qui se pose sur l’ensemble du territoire national. Or, jusque-là, il n’y avait pas de représentants des Religions traditionnelles africaines (RTA). Donc faire cela aujourd’hui participe d’une part à un travail inclusif au profit de la cohésion sociale et d’autre part, cela permet aux différentes régions du pays de s’interpénétrer, de s’intégrer davantage », a laissé entendre le président de l’ATR/DI, Issaka Sourwema.
De l’avis de Mme Somé, une chose est de prendre un texte, et une autre est d’œuvrer à le rendre effectif. « A ce propos, le concours de tous est nécessaire », a-t-elle déclaré. C’est pourquoi, à l’en croire, l’ATR/DI a donc décidé de jouer sa partition en dépit des contraintes matérielles et financières qu’elle connait. La rencontre avec des chefs coutumiers issus des aires socio-ethniques du pays vise entre autres à présenter l’ATR/DI, à expliquer l’importance de l’adoption du décret aux chefs coutumiers, à renforcer les capacités des participants autour des expressions religion traditionnelle, chefferie traditionnelle, chefferie coutumière à travers une présentation en rapport avec le judaïsme, le christianisme et l’islam, à synthétiser les attentes des participants et en faire des thèmes de plaidoyer mais aussi à nouer des relations de partenariat pérennes avec les chefs coutumiers. Cette rencontre, selon le président, devrait être sanctionnée par une déclaration dans laquelle l’ensemble des préoccupations sera énumérée.
Colette DRABO