C’est en principe ce vendredi 23 septembre que la Cour constitutionnelle gabonaise doit rendre le verdict relatif au contentieux électoral opposant le camp du président réélu, Ali Bongo, à celui de l’opposant Jean Ping qui conteste la victoire du président sortant. En attendant ce verdict, tout le pays retient son souffle. Sur le terrain, la tension est palpable. Des mesures sécuritaires ont été prises pour éviter les débordements. L’on se souvient encore des violences qui ont éclaté juste après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba par le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya le 31 août dernier. Le bilan officiel fait état de 4 morts y compris un policier. De son côté, Jean Ping a évoqué 50 à 100 morts.
C’est dans ce climat de tension que le ministre gabonais de la Justice, Denise Mekamne Taty, a invité le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda , à « ouvrir une enquête dans le pays et d’envoyer dans les brefs délais des enquêteurs qui auront pour mission de constater les crimes déjà commis, de prévenir dans un proche avenir la survenance d’autres actes de déstabilisation du pays et le recours à la violence ».
Pour sa part, Ping menace également de porter plainte à la CPI contre le pouvoir qui a lancé un assaut sur son siège dans la nuit du 31 août au 1er septembre dernier. A ce sujet, le 21 septembre dernier, deux Franco-Gabonais ont déposé une plainte au tribunal de grande instance de Paris, contre le régime d’Ali Bongo pour arrestations et détentions arbitraires, torture, tentative d’assassinat et même crime contre l’humanité. Ils auraient été pris à partie lors de l’assaut du quartier général de Jean Ping.
Faut-il craindre le pire pour le Gabon ? Il faut souhaiter que non, mais en attendant, l’on croise les doigts.
Actuburkina