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Coup d’Etat au Burkina : « Ce qui nous intéresse, c’est améliorer la situation sécuritaire », Capitaine Ibrahim Traoré

Au lendemain du coup d’État opéré par le Capitaine Ibrahim Traoré qui a renversé le lieutenant-Colonel Henri Damiba, le nouveau président du MPSR a accordé une interview à Radio France Internationale (RFI). Voici in extenso, l’interview.

RFI : Capitaine, bonjour

Capitaine Ibrahim Traoré : Bonjour

RFI : Quelle est la situation politique ?

Capitaine IB : Il y a eu une concertation entre les chefs traditionnels et religieux depuis hier matin aux environs de 9h. J’ai eu un contact téléphonique avec eux.

RFI : Savez-vous où est le colonel Damiba ?

Capitaine IB : À l’instant où je vous parle, je ne pourrai pas vous dire là où il se trouve pour question de sécurité. Mais il va bien. Il va très bien.

RFI : Est-ce qu’il est sur le territoire de Burkina Faso ?

Capitaine IB : Rires. Peut-être que vous avez d’autres informations à me donner ?

RFI : Je vous pose la question, parce que plusieurs sources disent qu’il est au Togo.

Capitaine IB : Probablement. Je n’ai pas d’informations sur une extraction où tout autre évènement de ce genre.

RFI : Mais c’est probable ?

Capitaine IB : Comme vous avez une source qui vous l’a dit, donc c’est probable.

RFI : Est-ce que vous lui avez parlé ces derniers jours ?

Capitaine IB : Ah oui. Même ce matin, je lui ai parlé.

RFI : Et alors ?

Capitaine IB : Il n’y a pas de problème entre le colonel Damiba et moi. Ce n’est pas un problème personnel. Nous avons pu parler des sept conditions.

RFI : C’est ça. Il vous a dit qu’il ne démissionnerait que si les sept conditions qu’il a posées sont acceptées ?

Capitaine IB : Je ne dirais pas que ce sont des conditions en tant que tel. Je dirais plutôt de sept accompagnements parce que ce sont des souhaits.

RFI : Justement, parmi les souhaits que vous a exprimés le LCL Damiba, il y a le respect des engagements pris avec la CEDEAO et notamment le retour à l’ordre constitutionnel en juillet 2024 ?

Capitaine IB : On souhaite que le retour à l’ordre constitutionnel normal soit même avant cette date si la situation se présage. C’est notre souhait.

RFI : Ce dimanche soir, un communiqué de militaires qui vous soutiennent a dit que vous êtes chargés de l’expédition des affaires courantes, mais seulement jusqu’au assises des forces vives qui désigneront un président de transition. Est-ce que vous confirmez ?

Capitaine IB : Oui je le confirme parce qu’il y a les assises qui vont désigner un président de la transition. Pour l’instant, nous expédions les affaires courantes.

RFI : Et ces assises, est-ce que vous souhaitez qu’elles se tiennent avant la fin de l’année ?

Capitaine IB : Ah oui. Bien-sûr avant la fin de l’année. On souhaite que ça se passe le plus vite possible.

RFI : Et à l’issue de ces assises est-ce qu’on verra un président civil ou un président militaire ?

Capitaine IB : Civil ou militaire.

RFI : Votre préférence, mon capitaine ?

Capitaine IB : Je n’ai pas de préférence, ça dépendra de ce qui sortira des assises.

RFI : Et vous-même mon capitaine, est-ce que vous pensez pouvoir poursuivre à la tête du pays après les assises où est-ce que vous comptez passer le relai à ce moment là ?

Capitaine IB : Rires. Pourquoi continuer ? Nous, nous ne sommes pas venus pour continuer. Nous ne sommes pas venus pour un but particulier. Ce qui nous intéresse, c’est améliorer la situation sécuritaire. C’est le développement socio économique. Ce sont les assises qui vont désigner le président, le reste ça ne nous concerne pas trop. On sera là pour donner des idées.

RFI : Ce samedi, des manifestants s’en sont pris à trois emprises françaises au Burkina, deux à Ouagadougou et une à Bobo-Dioulasso. Quelle est votre réaction ?

Capitaine IB : Nous condamnons ces dérives de la foule. Avec la communication, je crois que ça rentre dans l’ordre.

RFI : Quel appel lancez-vous à ces manifestants ?

Capitaine IB : D’être patriotes et de ne pas se livrer aux actes de vandalisme. Pourquoi attaquer, pourquoi détruire ? Nous passons des messages, nous déplorons ces actes.

RFI : Vous avez marqué votre ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme. À quels autres partenaires pensez-vous ?

Capitaine IB : ll n’y a pas une cible prioritaire. Tous ceux qui pourraient nous aider.

RFI : Parce que depuis trois jours les manifestants qui vous soutiennent brandissent des drapeaux russes ?

Capitaine IB : La Russie est un État comme les autres. Nous sommes déjà en partenariat comme vous pouvez le constater. Même dans notre armée, nous utilisons beaucoup de matériels russes. Donc, c’est déjà un partenaire pour le Burkina Faso.

RFI : Est-ce que vous souhaitez continuer un partenariat avec la France ou pas ?

Capitaine IB : S’il y a une ambassade ici, c’est qu’on est déjà partenaire, maintenant peut-être qu’on va parler des termes du partenariat. Il y a des choses à améliorer.

Source : RFI

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