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COTE D’IVOIRE : une « marche de la colère » prévue ce samedi par l’opposition

Alors que la grogne sociale est forte depuis le début de l’année en Côte d’Ivoire, le président d’une des franges du Front populaire ivoirien (FPI) a appelé « tous les mécontents » à défiler ce samedi dans les rues d’Abidjan. Un rendez-vous qui ressemble à un test pour Pascal Affi N’Guessan, contesté par une partie des pro-Gbagbo.

C’est un véritable test pour l’opposition ivoirienne. Ce samedi 17 juin, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, contesté par une partie des membres de son parti, espère rassembler le plus largement possible. « Nous appelons les commerçants, les transporteurs, les planteurs de cacao, qui ont été durement touchés ces derniers mois à marcher avec nous », déclare-t-il au téléphone à Jeune Afrique.

« Nous voulons démontrer que les Ivoiriens sont nombreux à avoir été meurtris par la situation depuis le début de l’année, par les mutineries qui ont mis à mal l’autorité de l’État », poursuit-il. Principaux responsables selon le chef du parti fondé par Laurent Gbagbo : le Président et le gouvernement, qu’il juge défaillants. Ses partisans sont invités à se retrouver dès l’aube à Treichville, une des communes de la capitale économique.

Un climat social dégradé

Pascal Affi N’Guessan entend ainsi tirer profit du climat social. Depuis le début de l’année, la grogne se fait en effet entendre dans le pays. D’une part, les anciens rebelles des Forces Nouvelles intégrés dans l’armée à la fin de la crise post-électorale de 2011 se sont mutinés à deux reprises, contraignant le gouvernement à verser à 8 400 d’entre eux 12 millions de F CFA. D’autre part, après plusieurs semaines de grève, les fonctionnaires sont toujours en négociations pour obtenir le versement de stocks d’arriérés de paiement. Enfin, les planteurs ont subi de plein fouet la forte baisse du prix du cacao – il a chuté de plus de 40% depuis juillet 2016.

« Bien sûr, cette marche est aussi un moyen d’essayer de remobiliser », reconnaît Pascal Affi N’Guessan. « Depuis le début de la crise, les Ivoiriens se sont repliés sur eux-mêmes et beaucoup refusent de participer à la vie politique », estime-t-il.

Une opposition divisée et affaiblie

Depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo en 2011 et son transfert à La Haye où il est en ce moment jugé par la Cour pénale internationale, le président du Front populaire ivoirien peine à rassembler les partisans de l’ancien chef d’État. Contesté par de nombreux cadres de son partie entrés en dissidence, il n’est parvenu qu’à remporter trois sièges de députés lors des législatives de décembre 2016.

« Cette marche ne nous concerne pas. C’est de la rigolade. Pascal Affi N’Guessan n’est de toute façon pas qualifié à nous appeler à manifester, car il n’est pas une voix crédible », réagit ainsi au téléphone Boubacar Koné, le porte-parole de l’aile « frondeuse » du FPI. L’ampleur du rassemblement de samedi sera donc particulièrement scrutée.

Jeuneafrique

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