Les Volontaires adjoints de sécurité (VADS) étaient face à la presse ce 23 février 2017, à Ouagadougou, afin d’informer l’opinion nationale et internationale sur leurs conditions de vie et de travail durant les trois années de leur contrat.
« Nous ne voulons pas contribuer à grossir le taux de chômage déjà élevé. Nous demandons juste à travailler pour notre pays et rien d’autre… Notre volonté est de travailler, juste travailler pour la nation et non aller dormir à la maison ». C’est le vœu cher des plus de 2 800 VADS répartis sur le territoire national. Ils ont lancé ce cri du cœur ce 23 février lors de leur conférence de presse aux allures d’un véritable plaidoyer. Conscients qu’ « on ne peut rien obtenir sans négociation », les VADS ont, face aux hommes de médias, tenu à préciser qu’il n’est nullement question d’un « bras de fer avec l’Etat » mais plutôt de lever un coin de voile sur leurs conditions de travail et de vie. Recrutés en 2013, leur contrat expirait le 30 novembre 2016, soit trois ans après. Mais à la fin dudit délai, ils ont reçu des réquisitions complémentaires de quatre mois, qui courent du 1er décembre 2016 au 31 mars 2017, au terme desquelles ils doivent se retrouver dans la rue. Une décision qu’ils jugent contraire au programme présidentiel qui a fait de la lutte contre le chômage des jeunes une préoccupation essentielle. Ils estiment qu’après trois années de travail qui ont été profitables tant à l’Etat qu’à la population en termes de régulation de la circulation, ils ont plus ou moins appris un « métier » et peuvent, par conséquent, être déployés dans d’autres secteurs (dans les communes rurales, agents de liaison, reprographie, dans la voirie, police municipale, etc). Ils ont invité les autorités à voir dans quel cadre ils pourront continuer à servir la nation, à travers leur insertion socio professionnelle.
Les VADS, par la voix de leur-parole, Nouphé Bamogo, secrétaire national chargé du recrutement, du développement des structures et des alliances syndicales à la Confédération syndicale burkinabè (CSB), ont fustigé la violation de certaines dispositions par l’Etat, notamment le fait que le contrat qui lie les VADS à ce dernier ne devrait pas excéder trois ans. Le porte-parole a dit être septique quant à une reconduction des anciens VADS dans le cadre du nouveau recrutement lancé par les autorités. « Un site spécifique a été choisi pour le dépôt des dossiers des anciens VADS voulant postuler. Nous y voyons une manière de dire qu’on a autorisé à ces jeunes de postuler mais nous sommes sûrs et certains que ces derniers ne seront pas recrutés parce que le lot sera purement et simplement balayé », a-t-il justifié.
Par ailleurs, pour une meilleure contribution à la consolidation de l’esprit du volontariat, les VADS exhortent les autorités à relire le décret instituant la loi 031 de même que le contrat de volontariat qui ne concourt pas à un travail décent.
Aussi ont-ils formulé un certain nombre de doléances entre autres la possibilité d’insertion dans les communes rurales et autres comme reprographes, agents de liaison, dans la voirie, la valorisation de l’attestation du VADS qui n’est pas reconnue par l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE), la formation des VADS dans des activités professionnelles pour d’éventuelles reconversions, et l’octroi de 12 mois de pécules pour une insertion socioprofessionnelle des jeunes qui désirent s’orienter dans l’auto emploi afin d’éviter le chômage et la délinquance.
Colette DRABO