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COHESION SOCIALE AU BURKINA : le   CISC pour l’ouverture d’un débat national sur la question de la stigmatisation

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a animé  une conférence de presse ce 5 janvier 2020, à Ouagadougou pour  faire le point de ses actions, notamment l’avancement du dossier  dans l’affaire de Yirgou, « dénoncer les dérives répétitives des milices koglwéogo » et faire des propositions pour promouvoir le vivre-ensemble au Burkina.

 1 an après le drame de Yirgou, qui s’est déroulé  les 1er, 2 et 3 janvier  2019, le (CISC) était face à  la presse ce 5 janvier  2020, par « devoir de mémoire ». « Ce devoir de mémoire, c’est d’abord marquer un arrêt pour repenser à ces évènements, penser aux circonstances, aux victimes, aux nombreux déplacés qui depuis un an, sont contraints de vivre de charité et en exil dans leur propre pays », a déclaré Daouda Diallo, secrétaire général du CISC.

L’un des points essentiels de ce point de presse a été sans doute l’évolution judiciaire du dossier de Yirgou. Pour le CISC, le parquet du Tribunal de grande instance de Kaya a ouvert deux enquêtes judiciaires. La première, pour élucider les faits relatifs à l’assassinat du Chef de Yirgou et des membres de sa famille. Cette enquête, selon Daouda Diallo, n’aurait pas permis d’identifier les présumés auteurs. Par contre, la deuxième enquête relative au drame a permis, selon le CISC, d’identifier 55 corps et 66 disparus. «  Elle a permis en outre d’identifier près de 200 personnes soupçonnées d’avoir participé au massacre. 180 mandats d’amener ont été décernés mais seul 12 mandats ont pu être exécutés jusqu’à ce jour », a-t-il affirmé. A l’en croire, 12 personnes sous mandat de dépôt,  ont été inculpées des faits de présomption grave de crime de génocide, de meurtres, de destructions volontaires de biens, de coups et blessures volontaires et de dissimulations de cadavres. Selon lui, s’il est vrai que l’on peut se satisfaire de l’information judiciaire et féliciter la justice pour les actes posés, il y a cependant des inquiétudes légitimes quant aux moyens et pouvoirs du juge d’instruction. Il a pointé du doigt le fait que « le juge d’instruction soit seul à Kaya », la « non-exécution des mandats par les officiers de police judiciaire » et la « résistance des membres du groupe d’autodéfense aux différentes arrestations »,  autant d’éléments qui entravent « l’évolution sereine et impartiale du traitement judiciaire du dossier ». Pour ce faire, le CISC n’entend pas baisser la garde. Il a annoncé un sit-in le 10 janvier prochain devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou pour  «soutenir la justice à mettre tout en œuvre pour que la machine puisse bien fonctionner».

Au regard de la situation et pour une meilleure cohésion sociale,  Daouda Diallo et ses camarades  invitent  les autorités à ouvrir  un débat national sur la question de la stigmatisation afin de préserver «  notre vivre- ensemble et prémunir notre pays de dérives, les unes plus dangereuses que les autres ».

 Boureima KINDO

 

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