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Boukari Ouoba, journaliste : « les régimes, qu’ils soient civils ou militaires, ont des problèmes avec la presse »

A l’occasion de la commémoration de la 24e Journée nationale de la liberté de la presse, le Centre national de presse Norbert Zongo a organisé, ce 20 octobre 2022, un  panel autour des sous-thèmes : « l’Histoire de la lutte pour les libertés démocratiques au Burkina » et « Menaces  sur les journalistes et les médias dans un contexte de transition ». Des sous-thèmes qui visent à réfléchir sur comment sauvegarder l’héritage des libertés individuelles et collectives et interpeller   les défenseurs de la liberté d’expression et de la presse à plus de vigilance.

Ces deux dernières années ont connu une résurgence de coups d’Etat en Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée et Burkina)  avec des militaires assurant la gestion du pouvoir d’Etat.  Des régimes de transition ont été mises en place dans ces trois pays, avec pour point commun  d’être de sérieuses menaces pour les libertés individuelles et collectives. Pour Ali Sanou, secrétaire général du MBDHP, un des panélistes,  qui s’est penché sur le thème : « l’Histoire de la lutte pour les libertés démocratiques au Burkina », la sauvegarde des libertés constitue un défi pour tous les démocrates.  Selon lui, au Burkina, il existe une tradition de lutte pour la conquête et la sauvegarde des libertés de façon globale. Il a évoqué quelques luttes pour les libertés démocratiques, à savoir la pétition initiée par le MBDHP (près de 60 000 signatures réunies) avec des acteurs majeurs de la presse, pour la liberté de la presse,  déposée sur le bureau de l’Assemblée des députés le 20 octobre 1993, laquelle a permis une relecture du code de l’information, la création du Collectif des organisations démocratiques de lutte  et de partis politiques suite à l’assassinat de Norbert Zongo et ses compagnons, qui a permis de lutter contre la perpétuation de la banalisation de la vie, et offert un cadre plus élargi des libertés démocratiques. A ces luttes s’ajoutent celle contre la modification de la Constitution qui a abouti à l’insurrection populaire, la résistance au putsch de l’ex-RSP en septembre 2015 alors que le pays était en pleine transition. De l’avis du panéliste, aucune liberté, aucun principe démocratique ne peut être acquis et se perpétuer dans la durée sans un soutien populaire. « Toute liberté mérite une attention particulière si on ne veut pas qu’elle soit remise en cause », a-t-il souligné. Comme perspectives  pour la sauvegarde des libertés démocratiques, M. Sanou exhorte à la mise en place d’une veille citoyenne véritable capable de se mobiliser pour dire non à la remise des libertés quelle qu’elle soit. Et le véritable acteur du changement, a-t-il dit, est la mobilisation populaire.

Quant à Boukari Ouoba, journaliste, un des panélistes, son intervention a concerné les menaces sur les journalistes et les médias en contexte de transition. Selon lui, les régimes qu’ils soient civils ou militaires, ont des problèmes avec la presse, présentée contre le 4e pouvoir. « La presse souffre de son statut de contre-pouvoir », a-t-il relevé ajoutant que toutes les transitions ne constituent pas forcément des menaces pour les médias. « Ce n’est pas la transition le problème, mais ceux qui gèrent la transition », a-t-il dit précisant que la transition de 2015,  a été l’un des moments où l’on a assisté à la liberté d’expression des  citoyens ainsi que de la presse. Qu’à cela ne tienne, il y a des actions de remise en cause des libertés. Se prononçant sur le blocage au niveau du Conseil supérieur de la communication (CSC), depuis quelques mois, M. Ouoba a invité les nouvelles autorités à se pencher urgemment sur ce dossier afin de donner enfin un président au CSC. « Le CSC est dans l’impasse. Le capitaine Traoré, s’il est réellement venu pour rectifier les dérives de Damiba, parmi les actes forts qu’il devrait poser, il devrait prendre le plus tôt possible le décret qui donne un président au CSC », a fait remarquer le panéliste.

Colette DRABO

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