Quatre médias audiovisuels proches de l’opposition béninoise ont été suspendus en l’espace de 48 heures par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). Un acte décrié par l’ONG Reporters sans frontières (RSF) qui craint une dérive « autoritaire » du gouvernement.
Le 29 novembre, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication béninoise (HAAC) procédait à la coupure de l’émetteur de Radio Soleil. Il est officiellement reproché à la radio d’émettre à 20 km de son siège initial. Quelques jours après, trois autres stations à savoir E-télé, Eden TV, et Sikka TV subissaient le même sort que Radio Soleil pour des motifs semblables.
Il faut noter que Radio Soleil et Sikka TV appartiennent à Sébastien Ajavon, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle et récemment arrêté dans une affaire présumée de trafic de cocaïne. Quant à Eden TV, elle est la propriété de son ancienne directrice de campagne, devenue parlementaire, et la chaîne E-télé est réputée proche de l’ancien président Boni Yayi.
Dans un communiqué, Reporters sans frontières a dénoncé des suspensions « décidées sans que les médias aient été avertis ni mis en garde afin de pouvoir régulariser leur situation ». Tout en décriant une mesure « tout à fait disproportionnée » par rapport aux irrégularités reprochées, l’ONG appelle les autorités « à ne pas s’engager sur la voie de la censure et de la répression alors que jusqu’à présent, le pays avait souvent été cité en exemple du respect de la liberté de la presse ».
AL CAPPUCCINO