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ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA : « Blaise Compaoré voulait devenir khalif à la place du khalif », Me Nzepa, avocat de la partie civile

Les plaidoiries du procès Thomas Sankara et ses douze compagnons d’infortune ont débuté ce mercredi 2 février 2022 au Tribunal militaire de Ouagadougou, délocalisé à la salle des Banquets de Ouaga 2000.  Des plaidoiries qui ont débuté avec les avocats de la partie civile avec comme méthode de plaidoiries : la situation du contexte, les aspects juridiques et la qualification des infractions.

Dès l’ouverture du procès, Me Ferdinand Nzepa est le premier de la partie civile à avoir pris la parole pour décliner le canevas des plaidoiries des avocats de la partie civile. Il s’agissait notamment de faire la synthèse des faits depuis la comparution des accusés et celui du passage des témoins, en présentiels tout comme en visioconférence. « Le moment très attendu est venu pour les familles des victimes de connaître la vérité sur ce qui s’est passé ce fameux 15 octobre 1987 au Conseil de l’entente.  Cela fait 34 ans qu’elles attendent. Je sais que la vérité ne sera pas parfaite ou peut-être que le mensonge a été un alibi pour se disculper, mais jamais il n’a été une règle de droit. Il faut que le droit soit dit. 34 ans se sont écoulées, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, certains accusés ont cru que le mensonge pourrait leur tirer d’affaire, mais…», lâche Me Nzepa d’entrer de jeu.

Pour lui, tout citoyen épris de justice, tout comme lui, aurait cru qu’au soir de la vie de Blaise Compaoré, il aurait dû venir dire sa part de vérité, affronter le regard des treize familles des victimes et même demander pardon à ces derniers. Il a indiqué qu’il ne s’agit pas de l’assassinat de l’enfant de Yako mais d’un enfant adopté par le monde entier. Et Me Nzepa de citer le père de Thomas Sankara en ces termes : « je risque effectivement de mourir sans voir la tombe de Thomas Sankara. Ils étaient tous mes enfants. L’un a tué l’autre. Certainement quand je rejoindrai Thomas, il me dira ce qui s’est passé ».

Sankara préparait réellement un complot à 20h contre Blaise Compaoré, Henri Zongo et Jean-Baptiste ? Sur la question, Me Nzepa a laissé entendre que ce qui nous a été donné à voir depuis le 11 octobre 2021 à aujourd’hui, cette hypothèse est à écarter. Pour lui, il ne s’agit pas, non plus d’une arrestation qui aurait mal tournée. Les raisons politiques ne l’ont été qu’un acte odieux. A l’en croire, ce n’est que par pure ambition personnelle que Blaise Compaoré a assassiné Thomas Sankara et c’est une ambition qu’il a nourri depuis le 3 mai 1983. Et de s’interroger à ces termes : « A qui a profité le crime ». Une interrogation qu’il a laissée à l’appréciation du Tribunal militaire.

Me Anta Guissé quant elle, s’est livrée à la définition des termes juridiques afin d’éclairer le Tribunal sur certains termes auxquels la défense pourrait fonder son argumentaire. Et c’est une sorte de cours magistrale de droit qui a été servi au tribunal militaire.

Me Ambroise Farama s’est appesanti sur les aspects juridiques constitutifs d’infraction selon le Code pénal, la doctrine et la jurisprudence, lesquelles infractions sont reprochées aux accusés. Il s’agit notamment d’attentat à la sureté de l’Etat, faux en écriture publique, de subornation de témoin, de complicité d’assassinat et de recel de cadavre. Analysant les différents actes constitutifs d’infractions conformément au Code pénal de 1810 et celui de 2018, toutes les conditions de culpabilité sont réunies sur l’assassinat de Thomas Sankara et ses 12 compagnons d’infortunes. Et Me Olivier Badolo de démontrer la preuve de cette culpabilité. Il s’est également étalé sur les différents principes directeurs et légaux des témoignages et des aveux qui concourent à la manifestation de la vérité.

Le procès reprend le 3 février au Tribunal militaire de Ouagadougou avec les plaidoiries de la partie civile.

Didèdoua Franck ZINGUE

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