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An 4 de l’assassinat des 2 militants de l’ODJ : les corps toujours à la morgue de l’Hôpital de Bogodogo

Dans cette déclaration conjointe, le MBDHP, le CISC et l’ODJ réclament toujours justice pour les deux militants de l’ODJ, Fahadou CISSÉ et BALIMA HAMA, assassinés il y a de cela 4 ans.

« 31 mai 2019-31 mai 2023 ! Voilà quatre ans, jour pour jour, que nos deux camarades, responsables de l’ODJ Yagha, Fahadou CISSÉ, précédemment responsable adjoint à l’organisation au sein du Bureau Exécutif National et président de la section et Hama BALIMA, trésorier général de la section ont été lâchement assassinés aux encablures de Sebba alors qu’ils se rendaient à une rencontre avec le Haut-commissaire de la province, M. Adama Conseiga. Quatre ans au cours desquels les pouvoirs politiques qui se sont succédé et les autorités judiciaires militaires de notre pays n’ont rien fait dans le sens de la manifestation de la vérité. Même pas l’autopsie demandée des corps qui attendent toujours à la morgue de l’Hôpital de Bogodogo. En dehors de l’examen scanographique des corps qui a révélé que les deux camarades ont été criblés de balles, toutes les démarches entreprises dans le domaine judiciaire sont restées sans suite.

La commémoration du triste quatrième anniversaire de ce crime crapuleux intervient dans un contexte national particulièrement trouble caractérisé par une crise politique, sécuritaire, socioéconomique et humanitaire aiguë.

Sur le plan politique, la situation est marquée par l’irruption sur la scène d’une nébuleuse militaro-civile appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Cette nébuleuse dont le peuple burkinabè ne connaît que le président a perpétué deux coups d’Etat en l’espace de huit mois, respectivement sous la direction du Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA le 24 janvier 2022 et sous celle du capitaine Ibrahim TRAORE le 30 septembre 2022. Malgré les promesses et les engagements des premières heures de chaque putsch, la jeunesse populaire et le peuple dans son ensemble font le constat que leurs problèmes pressants comme la sécurité, la vie chère, la garantie des libertés individuelles et collectives, etc., loin de trouver une solution, s’aggravent.

Pendant ce temps, les discours servis par les tenants du pouvoir tendent à diviser les Burkinabè en « patriotes » et en « apatrides ». Les responsables du MPSR 2 poussent leur volonté de limiter les libertés au point d’en faire un objet de chantage contre notre peuple. Comme si c’est à cause des libertés que des Burkinabè sont massacrés dans les quatre coins du pays. Mais cela ne surprend guère les organisations progressistes ou révolutionnaires qui ont toujours expliqué que les putschs militaires sont des aventures dangereuses et sans lendemains où le peuple finit toujours par déchanter.

Sur le plan sécuritaire, la guerre civile réactionnaire imposée à notre peuple par les puissances impérialistes et leurs relais locaux dont les groupes armés terroristes se poursuit et s’aggrave de jour en jour. D’importantes parties de notre territoire échappent au contrôle des autorités étatiques. Les populations de ces zones sont sous la furie des groupes terroristes qui leur imposent leur volonté. En 2022, le Burkina Faso occupe la deuxième place dans le monde derrière l’Afghanistan et la première en Afrique des pays les plus impactés par le terrorisme.

En effet, l’Institut pour l’économie et la paix qui a établi ce classement révèle que plus de 310 incidents sécuritaires ont été notés avec comme conséquence la mort de 1135 personnes et 496 blessés. De nos jours, ce triste record est surement pulvérisé quand on prend en compte l’évolution inquiétante actuelle de la situation sécuritaire.

Sur le plan socio-économique, on assiste à un bradage des ressources naturelles (or, manganèse, etc) aux multinationales impérialistes (russes, turcs, chinoises etc.) avec pour argument l’achat de matériel de guerre. L’augmentation des prix de produits de premières nécessités (essence, riz, huile, etc.) au nom d’un soi-disant effort de guerre. Le pouvoir MPSR2 ne compte pas s’arrêter là. Par la voix de son ministre de l’économie, il annonce l’augmentation prochaine des taxes sur les produits de grande consommation. Pendant ce temps, le régime peine ou ne fait rien pour entrer en possession, par exemple, des restes à recouvrer (RAR) auprès des grandes sociétés privées, de personnalités (anciens ministres, députés, DG, etc.) qui s’élèvent à plusieurs milliards de FCFA.

Malgré ce contexte difficile, le peuple burkinabè et sa jeunesse ne cessent de se mobiliser pour exiger la sécurité, la fin de l’impunité et de meilleures conditions d’existence. C’est dans ce sens qu’il faut inscrire les récentes manifestations et autres conférences de presse à Matiacoali dans la région de l’Est, à Nouna dans la boucle du Mouhoun, à Bani dans le Centre-est, à Ouahigouya dans le Nord, avec notamment la sortie des rescapés du massacre de Karma qui rallonge la liste des cas assassinats de masse en attente de lumière.

Le jugement récent des dossiers Thomas Sankara et compagnons, de Dabo Boukary ayant abouti à la condamnation des principaux accusés et des signes prometteurs dans le dossier Flavien Nébié dont la reconstitution des faits s’est déroulée à Boussé courant le mois de mai 2023 sont des faits qui viennent raffermir la détermination de la jeunesse et de notre peuple qu’aucun crime commis sur ses dignes fils et ne restera impuni quelle que soit la durée du forfait.

C’est pourquoi, nos trois organisations (MBDHP, CISC et ODJ) invitent :

-l’ensemble de leurs structures à travers le territoire à marquer d’une pierre blanche ce triste anniversaire par l’organisation d’activités commémoratives diverses, chacune en fonction de ses forces et des réalités concrètes pour exiger la vérité et la justice pour les camarades Fahadou CISSE et Hama BALIMA et pour l’ensemble des victimes innocentes du terrorisme et de la lutte contre le terrorisme ;

-la jeunesse populaire à continuer à se mobiliser et à s’organiser pour défendre les libertés individuelles et collectives, apporter sa contribution, aux côtés de l’ensemble des couches du peuple burkinabè, à la lutte contre le terrorisme et pour la révolution, seule alternative capable de mettre fin aux assassinats ciblés et de masse et à la guerre civile réactionnaire en cours dans notre pays.

Vérité et justice pour Fahadou Cissé et Hama Balima !

Vérité et justice pour tous les cas d’assassinats ciblés et de masse ! « 

Ouagadougou le 31 mai 2023

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