Les membres du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC) ont organisé un meeting ce 13 décembre 2021, à Ouagadougou, à l’occasion de la commémoration du 23e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et ses trois compagnons. Et 23 ans après, rien n’a entamé la détermination de ces organisations qui espèrent que 2022 verra enfin le jugement du dossier.
Cela fait 23 ans que le peuple attend d’être éclairé sur ce qui s’est passé le 13 décembre 1998, sur la route de Sapouy. Malgré le temps, le CODMPP et la CCVC restent debout. « Près d’un quart de siècle, nous sommes toujours debout, déterminés pour que la justice et la lumière se fassent autour de ce crime crapuleux de 1998. Sur la tombe de Norbert Zongo, ce matin, nous avons fait le pari de faire en sorte que la lumière et la vérité se fassent sur ce crime. Nous sommes debout et déterminés, avec beaucoup d’espoir », a déclaré Chrysogone Zougmoré, président du collectif. A l’en croire, les lignes ont bougé. « Au plan national, le dossier est pratiquement bouclé avec des auditions qui se poursuivent et nous espérons les dernières. Au plan international, nous attendons la décision de la Cour européenne, qui ne saurait peut-être tardée. Comme vous le savez, François Compaoré et ses avocats jouent aux prolongations. La Cour européenne a beaucoup de dossiers à traiter. Nous espérons qu’au niveau de cette Cour, ils feront l’effort de traiter en urgence et en priorité, ce dossier afin que François Compaoré puisse venir répondre de ce qui lui est reproché au Burkina. Il n’est pas coupable, il est présumé coupable et s’il estime qu’il n’a rien à se reprocher, je ne vois pas pourquoi il joue les prolongations », a affirmé le président Zougmoré qui a reconnu les efforts faits par les autorités burkinabè, dans le cadre de ce dossier. « En toute honnêteté, le gouvernement à travers le ministère en charge de la justice, a joué sa partition. C’est lui qui a demandé l’extradiction de François Compaoré, qui a été acté par les juridictions françaises. Nous ne pouvons pas ignorer ni sous-estimer. Au niveau de la justice burkinabè, les choses avancent. Nous osons espérer que 2022 verra enfin le jugement de ce dossier. Il est possible qu’on le (François Compaoré) juge par contumace, ce qui n’est pas notre souhait. Il y a des inculpés dont un, le caporal Nacoulma qui est décédé. Un procès pénal, ce n’est pas seulement les accusés, c’est aussi les témoins. Je crois qu’aujourd’hui encore, beaucoup de témoins peuvent faire en sorte que la lumière éclate sur ce dossier. Pour qu’enfin, 23 ans après, on puisse savoir qui a fait quoi, et que justice soit rendue à Norbert Zongo », ont laissé entendre M. Zougmoré et ses camarades pour qui après 34 ans d’attente, le procès Thomas Sankara se tient actuellement. Pour eux, il n’y a pas de raison qu’il puisse en être autrement concernant le dossier Norbert Zongo.
Colette DRABO