Les progrès de gouvernance en Afrique ralentissent, selon l’indice de la fondation Mo Ibrahim publié lundi 16 novembre, sur fond de craintes liées à la pandémie de Covid-19. Riche homme d’affaires anglo-soudanais, Mo Ibrahim avait revendu en 2005 son entreprise de téléphonie mobile, Celtel, avant de créer en 2006 sa fondation, dont le siège est à Londres et qui se donne pour mission de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique.
Dans son édition 2020, l’index, qui a été revu en améliorant et en complétant ses indicateurs, montre que la bonne gouvernance en Afrique s’est améliorée sur la décennie 2010-2019, 61,2 % de la population africaine vivant dans un pays où des progrès ont été recensés. Mais le rapport souligne un ralentissement des progrès ces cinq dernières années. Et, « de manière préoccupante », il note que le score moyen en 2019 pour l’Afrique a enregistré un recul pour la première fois depuis 2010, tandis qu’il avait progressé ou stagné jusqu’alors.
La période couverte s’arrête à la fin 2019, juste avant que l’Afrique ne soit frappée par la pandémie liée au coronavirus. Mais le rapport souligne qu’« en termes de droits, d’espace pour la société civile et de participation, le continent était bien avant engagé sur un chemin qui se dégrade » et que « la pandémie a aggravé la trajectoire négative ». « A l’inverse, les opportunités économiques étaient sur une trajectoire positive de progrès constant et l’impact du Covid-19 menace à présent ce qui a été accompli de haute lutte dans ce domaine », déplore le rapport.
Il relève que des pays bien placés, comme la Mauritanie, le Botswana ou l’Afrique du Sud, classés respectivement en 1re, 5e et 6e places, suivent « un chemin qui se détériore depuis 2015 ». A l’inverse, d’autres comme la Gambie (16e), la Côte d’Ivoire (18e) et le Zimbabwe (33e) figurent parmi les meilleures progressions de la décennie. En 54e et dernière place, la Somalie est sur le chemin de l’amélioration.
Le Monde avec AFP